Une organisation de défense des musiques électroniques a accusé dimanche la police de violences lors de la manifestation à Paris contre la proposition de loi Sécurité globale la veille, au moment d'empêcher des musiciens de jouer.
La polémique concerne des véhicules sonorisés qui devaient diffuser de la musique électronique. La préfecture de police affirme qu'ils n'étaient pas déclarés, et donc n'avaient pas leur place dans le cortège, tandis que les organisateurs estiment avoir tout fait pour prévenir de leur venue.
Samedi durant la manifestation, la préfecture a publié sur Twitter une copie de «l'unique déclaration reçue qui ne mentionne qu'un camion sono en fin de manifestation». Puis, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a félicité les forces de l'ordre pour avoir «empêché la tenue d'une rave-party à proximité de la manifestation».
Mais selon un communiqué des «organisateurs du cortège des musiques électroniques pour une défense festive des libertés globales», «la préfecture avait été prévenue directement par l'organisation que d'autres chars que les véhicules syndicaux allaient se joindre à la manifestation».
«Les forces de l'ordre ont chargé violemment»
Au moment où la manifestation se préparait samedi à la mi-journée, place Félix-Eboué, dans le XIIe arrondissement, ces véhicules «issus du monde de la culture électronique ont été mis directement à l'écart de la manifestation et dispersés dans les avenues adjacentes», ont-ils raconté.
«Alors qu'un concert acoustique avait lieu sereinement sur le dernier camion, le temps de démonter les sonos, les forces de l'ordre ont chargé violemment», ont poursuivi les organisateurs.
Ils ont accusé un agent de police d'être «monté sur le camion où avait lieu le concert au moment de la charge pour frapper les musiciens et briser les instruments de musique», rejoint par d'autres qui ont distribué «des coups de poing, de pied, de matraque».
Samedi soir, M.Darmanin faisait état de 24 interpellations à Paris, et «12 policiers et gendarmes blessés» dans toute la France.
Le milieu des musiques électroniques estime être particulièrement visé par une répression policière abusive, que selon lui la proposition de loi Sécurité globale va aggraver.