Une génération oubliée? «Des étudiants meurent chez eux et on ne fait rien»

À Lyon, le geste tragique d’un étudiant, qui s’est défenestré de sa résidence universitaire, a remis en lumière une détresse étudiante dénoncée depuis de nombreuses années et exacerbée par la crise sanitaire. Précarité financière, abandon des études, angoisse grandissante quant à l’avenir.
Sputnik

«Il est dur d’avoir 20 ans en 2020», déclarait le Président de la République au mois d’octobre. 20 ans et au delà, il est tout simplement dur d’être un étudiant en 2020.

La crise sanitaire a exacerbé des difficultés déjà bien ancrées depuis des années: à la précarité financière vient s’ajouter la fragilité psychologique causée par l’épidémie et ses conséquences directes: fermeture des facs, cours en ligne et diminution drastique des liens sociaux. Une détresse morale que dénoncent de nombreuses associations et syndicats étudiants, lesquels se heurtent au silence du gouvernement.

Explications avec Rémy Perrad, délégué national de l’UNI (Union nationale inter-universitaire), Noémie Moret, porte-parole de Solidaires étudiant-e-s (fédération de syndicats étudiants) et les premiers concernés:

Sur les 2,7 millions d’étudiants français, presque la moitié affirment être dans un état d’anxiété accrue et ils sont entre 30 et 40% à souffrir de détresse psychologique, exacerbée par la crise sanitaire, souligne Noémie Moret, de Solidaires étudiant-e-s:

«C’est un problème global sur lequel on a un manque de moyens. La situation n’est pas seulement: “ça ne va pas trop, on a le moral en baisse”. Il y a des étudiants qui sont en train de mourir chez eux, on ne fait rien et c’est alarmant. Il y a un véritable mépris envers la situation étudiante aujourd’hui», déplore la porte-parole de la fédération de syndicats étudiants.
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