La Corée du Sud, qui a gelé sept milliards de dollars appartenant à l’Iran, mérite plus le titre de ravisseur que l’Iran, a déclaré ce mardi 5 janvier le porte-parole du gouvernement iranien, Ali Rabiei, au lendemain de l’arraisonnement par l’Iran d’un pétrolier sud-coréen.
«Si on doit appeler quelqu’un un ravisseur, c’est le gouvernement sud-coréen qui retient nos sept milliards de dollars sous un prétexte insignifiant», a indiqué M.Rabiei, cité par le site d’actualité Entekhab.
Arraisonnement d’un pétrolier sud-coréen
Le corps des Gardiens de la révolution islamique (GRI) a annoncé le 4 janvier avoir arraisonné le pétrolier sud-coréen MT Hankuk Chemi qui transportait 7.200 tonnes de produits pétrochimiques d’Arabie saoudite en Corée du Sud.
Le pétrolier a été escorté vers le port de Bandar Abbas. Son équipage comprend cinq Sud-Coréens, 11 Birmans, deux Indonésiens et deux Vietnamiens, précise l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.
Les autorités iraniennes affirment que le pétrolier a «systématiquement» pollué les eaux du golfe Persique avec des produits pétroliers. Après l’appel de Séoul à relâcher le navire le plus vite possible, le ministère iranien des Affaires étrangères a rappelé que d’autres pays arraisonnaient aussi les navires pollueurs.
Selon Yonhap, l'unité anti-piraterie sud-coréenne Cheonghae -comprenant le destroyer Choi Young, des hélicoptères de lutte anti-sous-marine Lynx et trois vedettes- est arrivée ce mardi 5 janvier dans le secteur du détroit d’Ormuz où le pétrolier avait été arraisonné.
Sept milliards de dollars gelés
Plusieurs milliards de dollars appartenant à l’Iran sont gelés dans des banques sud-coréennes depuis septembre dernier. Celles-ci refusent de rendre ces fonds à Téhéran, le justifiant par les sanctions américaines contre l’Iran, relatent les médias iraniens.
Le chef de la Chambre de commerce conjointe Iran-Corée du Sud, Hossein Tanhaei, a déclaré le 3 janvier que Téhéran entendait lancer des négociations avec Séoul sur les fonds bloqués, relate le journal Tehran Times. L’Iran étudie notamment des options pour «troquer» cet argent avec «une variété de produits» comprenant des matières premières, des médicaments, des produits pétrochimiques, des pièces automobiles, des appareils électroménagers, et même un vaccin contre le Covid-19. M.Tanhaei a, lui, estimé le montant de l'argent bloqué en Corée du Sud entre 8 et 8,5 milliards de dollars.