Les demandes d’aide psychiatriques ont augmenté en Île-de-France à cause des confinements, un numéro vert s’installe

Initialement prévue comme une initiative temporaire lancée lors du premier confinement et limitée à quelques milliers de personnes en région parisienne, la plateforme gratuite Psy Île-de-France offrant de l’aide psychiatrique professionnelle est désormais accessible à tout le monde, relate Le Parisien.
Sputnik

De 13 heures à 21 heures, sept jours sur sept. Psy Île-de-France, le numéro d’appel gratuit offrant de l’aide psychiatrique, initialement destiné aux quelque 60.000 personnes en région parisienne qui ont un proche souffrant d’un trouble psychique, est désormais ouvert à tous, rapporte un article du Parisien de ce 1er janvier.

Selon le docteur Liova Yon, psychiatre et superviseur de Psy Île-de-France, après deux mois d’isolation liée à l’épidémie de Covid-19, il était «clair» que la plateforme, mise en œuvre par des professionnels du groupe hospitalier universitaire (GHU) Paris psychiatrie & neurosciences, lors du premier confinement, devait «perdurer».

«L’agence régionale de santé (ARS) nous a donné les moyens de la pérenniser et cette cellule a rencontré un projet beaucoup plus ancien du GHU: créer une véritable porte d’accès aux soins de psychiatrie, un service pionnier qui agisse au-delà du contexte Covid», a-t-il déclaré, cité par Le Parisien en expliquant qu’un tel outil permet aux gens «d’accéder aux soins sans appeler l’hôpital psychiatrique» qui suscite «beaucoup de réticence, voire du rejet».

Une plateforme professionnelle

Psy Île-de-France est différent des autres initiatives d’écoute mises au point par des associations ou par des structures religieuses, car ici les répondants sont tous des professionnels de la psychiatrie, précise le quotidien. Avec en moyenne 10 à 20 appels par jour, ils rassurent les appelants et peuvent soit leur proposer trois entretiens avec un psychologue, soit les orienter vers d’autres professionnels.

La détresse psychiatrique liée au Covid-19

Interrogée par Le Parisien, Karine Fauchereau, infirmière aux urgences psychiatriques du GHU parisien, qui fait une première évaluation de l’état de l’appelant, affirme recevoir beaucoup de gens «qui n’entrent pas dans les cases des malades psychiatriques».

«Il y a beaucoup de détresse psychosociale liée au Covid, des situations de souffrance réactionnelle», a-t-elle détaillé au Parisien en expliquant que ces gens «n’ont pas de pathologie mais ne vont pas bien du tout», leurs ressources psychologiques naturelles -la famille, les amis, les sorties, le cinéma, la musique- étant «inactives» en cette période difficile.

Une autre employée de Psy Île-de-France, Raffaela Cucciniello, pointe une initiative qui «dépasse beaucoup le Covid» et évoque «un contexte général propice à une souffrance existentielle».

Discuter