De fausses statistiques sur la mortalité en France circulent activement sur les réseaux sociaux

Malgré les affirmations d’internautes qui remettent en question la réalité de la pandémie, la France a recensé en 2020 plus de morts qu’en 2019, indiquent les chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
Sputnik

Dans une série des tweets publiée le 29 décembre, un utilisateur agissant sous le pseudonyme de Philippe Mèmeteau se demande «où est la pandémie?». Pour justifier cette question, il attribue à l’Insee les chiffres selon lesquels la France aurait décompté en 2019 619.286 morts contre 611.748 vers le 26 décembre 2020. Cette publication a été partagée plus de 2.000 fois sur Twitter.

​En réalité, la page de l’Insee consacrée aux chiffres détaillés indique qu’en 2019, la France a recensé 613.395 décès, et non 619.286 comme le prétend l’auteur de la publication.

Quant à l’année 2020, les données de l’Insee parues le 18 décembre précisent qu’entre le 1er janvier et le 7 décembre, 617.197 décès sont survenus dans le pays, contre 570.494 sur la même période en 2019. Donc, le chiffre de 611.748 morts évoqué par l’internaute est faux, lui aussi.

Dans un tweet publié le 21 décembre, l’Insee met en garde contre «des chiffres erronés sur le nombre de décès en France [qui] circulent sur les réseaux sociaux». Concernant les statistiques sur la période comprise entre le 1er janvier et le 7 décembre 2020, l’Insee précise qu’il s’agit de «données provisoires» qui «seront révisées à la hausse dans les prochaines semaines».

​Le 28 décembre, l’Insee a publié d’autres chiffres qui témoignent d’une hausse de la mortalité en 2020 par rapport à l’année précédente.

«Entre le 1ᵉʳ septembre et le 14 décembre 2020, 201.586 décès, toutes causes confondues, sont enregistrés en France à la date du 25 décembre, soit 16% de plus qu’en 2019 et 19% de plus qu’en 2018. Ce nombre est toutefois encore provisoire et sera révisé à la hausse dans les prochaines semaines», indique le site.

Il faut bien préciser qu’il s’agit de décès «toutes causes confondues», et donc que la différence entre les années ne peut pas être automatiquement expliquée par la pandémie de Covid-19.

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