Interrogé par le Monde, le directeur de l’Opéra de Paris a évoqué la suppression de certains ballets du répertoire, déclenchant une vague d’indignation sur Internet.
Alexander Neef s’exprimait notamment à propos de la représentation des minorités au sein de la vénérable institution. Il a affirmé la nécessité d’une «rénovation profonde», passant par exemple par l’abandon du maquillage pour grimer les danseurs en personnages de couleur. Mais il a également précisé que certaines œuvres pourraient être mises au rebut.
«Certaines œuvres vont sans doute disparaître du répertoire. Mais ça ne suffira pas. Supprimer ne sert à rien si on ne tire pas les leçons de l’histoire», a ainsi déclaré le directeur de l’Opéra de Paris au Monde.
Des propos qui ont entraîné la réaction de nombreuses personnalités, issues de la sphère politique ou médiatique. Sur le plateau de RMC, l’avocat Gilles-William Goldnadel a ainsi fustigé une forme de «fascisme culturel», et qualifiant de «casse-noix» ceux qui souhaitaient faire disparaître Casse-noisette de Tchaïkovski.
Marine Le Pen quant à elle parlait sur Twitter d’un «antiracisme devenu fou», dont les logiques mèneraient à l’«obscurantisme».
Quant au maire de Béziers, Robert Ménard, il a appelé à donner «un coup de frein sévère» à ce type de démarches, qui contribuent selon lui à un «effacement de notre culture».
L’Opéra de Paris réagit
Face à l’ampleur de la polémique, l’Opéra de Paris a finalement décidé de réagir sur Twitter. L’institution a notamment précisé qu’elle ne comptait pas faire disparaître les œuvres de Noureev, comme pouvait le laisser entendre une «juxtaposition malencontreuse» dans l’article du Monde.
L’Opéra a tenté d’expliciter les dires de son directeur, pour qui «supprimer des œuvres du répertoire n’est pas une fin en soi», si dans le même temps une réflexion n’est pas menée sur «la présence de la diversité sur scène et dans le public».