Un restaurant visé par les attentats de novembre 2015 victime de squatteurs se revendiquant militants

Le restaurant Le Petit Cambodge, l’un des lieux visés par les attentats du 13 novembre 2015, est la cible d’un groupe de squatteurs qui occupent l’un de ses locaux. Les gérants se disaient prêts à y installer un nouvel établissement.
Sputnik

Plusieurs militants associatifs occupent un local du restaurant Le Petit Cambodge, tristement célèbre pour avoir été une des cibles des attentats du 13 novembre 2015, rapporte BFM TV.

Un collectif, baptisé Les révolté.e.s de la Place Saint-Marthe, a revendiqué cette action dans un communiqué. Les militants critiquent l’ouverture d’un troisième restaurant lié au Petit Cambodge dans le quartier, et expliquent vouloir lutter «contre la gentrification» des lieux.

«Les pauvres, les subversif·ve·s, les précaires, les étranger·e·s, les révolté·e·s de ce quartier, sont peu à peu remplacé·e·s par une population aisée et pacifiée […] Nous résistons pour ne pas voir un quartier aseptisé par la gentrification […] Un quartier à l’urbanisme sage et docile qui fait de l’espace public un catalogue publicitaire», écrit le collectif dans son communiqué.

Les associatifs spécifient que le local était «inoccupé» et insistent sur «l’inachèvement des travaux» censés y avoir été faits.

Prêt à ouvrir?

Mais les propriétaires du Petit Cambodge donnent une tout autre version des faits, à en juger par un mail adressé à la mairie et aux habitants du quartier.

Les gérants y soulignent que le local en question «a été complètement réhabilité», avec l’aménagement d’un «laboratoire de préparation culinaire» répondant à de strictes normes d’hygiène. Les derniers équipements étaient sur le point d’y être installés et les «démarches de recrutement de futurs salariés» avaient commencé, dans l’optique d’une ouverture prochaine de ce troisième restaurant.

Sur Facebook, les gérants du Petit Cambodge précisent encore que l’établissement aurait dû ouvrir en janvier, sans les retards liés à la crise sanitaire. Ils reprochent aux militants d’avoir «changé les serrures, badigeonné les murs», et d’organiser «des apéros» dans le local.

Une plainte a été déposée pour violation de domicile et la justice a été saisie. Suite à un premier renvoi, une nouvelle audience doit avoir lieu le 29 décembre.

Le 13 novembre 2015, une série d’attentats avaient ciblé conjointement le Stade de France, le théâtre du Bataclan et plusieurs restaurants des 10e et 11e arrondissements parisiens, dont Le Petit Cambodge. 130 personnes avaient été tuées.

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