Le réchauffement anormal de l’Arctique trouve une explication inattendue

Sous l’effet du réchauffement climatique, les températures augmentent partout dans le monde, notamment en Arctique. Mais il se peut que l’émission de gaz à effet de serre ne soit qu’une des raisons de ce changement, à côté de séismes qui libèrent du méthane, estiment des chercheurs russes.
Sputnik

Un brusque réchauffement en Arctique pourrait être le résultat non seulement des émissions dues aux activités anthropiques, mais également d’autres facteurs, affirment des scientifiques de l’Institut de physique et de technologie de Moscou. Ainsi, plusieurs tremblements de terre qui ont libéré de grandes quantités de méthane sur le plateau continental pourraient être la cause de températures record au nord du cercle polaire. La nouvelle idée est émise dans un article publié dans la revue Geosciences.

La période d'observation des températures en Arctique a connu deux pics: dans les années 1920-1930 et de 1980 à nos jours.

Selon la nouvelle hypothèse, ces pics pourraient être dus à des facteurs géodynamiques, par exemple, des secousses dans l'Arc des Aléoutiennes, cette chaîne d'îles volcaniques qui s'étend du Kamtchatka à l'Alaska, une région sismique active.

Réchauffement et séismes

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L'hypothèse se fonde sur le fait que les tremblements de terre enregistrés au XXe siècle ont précédé les augmentations de température de 15 à 20 ans, «ce qui est difficile à qualifier de coïncidence accidentelle», note l’étude. En outre, les scientifiques ont conçu un modèle qui permet de prévoir l'existence d'ondes de déformation se propageant à une vitesse de 100 kilomètres par an. Ce qui correspond au temps entre le séisme et la hausse conséquente de température, étant donné que ces ondes ont besoin de 15 à 20 ans pour parcourir 2.000 kilomètres. Les ondes de déformation provoquent des contraintes dans la lithosphère, ce qui perturbe la structure des hydrates de gaz métastables et du pergélisol stockant le méthane piégé.

Toutefois, des recherches supplémentaires sont indispensables pour confirmer ou invalider le modèle, soulignent les chercheurs. En outre, même la confirmation de l'hypothèse n'exclura pas l'influence des émissions de dioxyde de carbone sur le réchauffement climatique.

Les auteurs sont «loin de penser que les changements climatiques observés dans l'Arctique et le réchauffement climatique sont déterminés uniquement par le mécanisme […] décrit ici», indique l’article.

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