Ce que l’on sait du drame dans le Puy-de-Dôme qui a coûté la vie à trois gendarmes

Tentant de porter secours à une victime de violences conjugales, trois gendarmes ont perdu la vie cette nuit sous les tirs d’un forcené, l’époux de la femme menacée. Le tueur présumé a été retrouvé mort. Voici quelques détails du drame, dont le déroulement des faits et le profil du tireur et des victimes.
Sputnik

Une intervention qui a coûté la vie à trois gendarmes, tous pères de familles, et en a blessé un autre. Dans la nuit du 22 au 23 décembre, les fonctionnaires ont été appelés pour des violences intrafamiliales dans un hameau isolé près du village de Saint-Just, dans le Puy-de-Dôme. Voici le déroulé de la tragédie.

D’où provient l’alerte adressée?

Comme l’a indiqué auprès de Franceinfo une source proche de l’enquête, l’intervention a été lancée suite à une alerte transmise par une amie de la femme agressée par son conjoint. Elle a appelé la gendarmerie vers 20h50 mardi et leur a expliqué que son amie s’était réfugiée sur le toit de sa maison pour échapper à son époux.

Le forcené «lourdement armé»

À leur arrivée sur les lieux, les gendarmes ont établi un périmètre de sécurité. Le forcené était «lourdement armé», a précisé France Télévisions.

Vers 22h20, lorsque le suspect a tenté de fuir, le premier échange de coups de feu a eu lieu, selon Franceinfo.

Qui sont les victimes?

L’assaillant a ainsi blessé deux gendarmes, dont un, le brigadier Arno Mavel, 21 ans, a finalement succombé à ses blessures malgré les soins accordés par les secours. Blessé à la cuisse, le deuxième militaire a survécu.

Une demi-heure plus tard, vers 22h45, le forcené a de nouveau tenté de fuir et a incendié la maison, selon les premiers éléments de l’enquête. Pris sous le feu de l’assaillant, deux autres gendarmes sont morts. Il s’agit d’un lieutenant de 45 ans, Cyrille Morel, et d’un adjudant de 37 ans, Rémi Dupuis.

Les gendarmes victimes du forcené laissent quatre enfants sans père, a précisé ce matin sur BFM TV la porte-parole de la gendarmerie nationale, Maddy Scheurer:

«Tous appartenaient à la brigade d’Ambert, dans des unités différentes».

Qu’est-il advenu du forcené?

Plus tard dans la nuit, le GIGN et un très important dispositif de 300 gendarmes ont été déployés pour retrouver l’assaillant qui a pris la fuite.

Ce matin, vers 8h45, Gérald Darmanin a annoncé sur Twitter que l’auteur présumé du meurtre avait été retrouvé mort. Selon Europe 1, il a été découvert à proximité directe de sa voiture aux alentours de son domicile.

Les circonstances de sa mort restent imprécises, cependant, il s’agirait a priori d'un suicide, a indiqué l'AFP citant l'entourage du ministre de l’Intérieur. Cette information n’a toutefois pas été confirmée.

Son profil

Le suspect était connu pour des faits liés à des problèmes de pension alimentaire et de garde d’enfant. Il était surarmé: une arme de guerre de type Famas et au moins deux pistolets automatiques ont été retrouvés. Certaines armes étaient déclarées, d'autres non. Il était aussi équipé d’un gilet pare-balles et de lunettes de vision nocturne. Il était tireur sportif, inscrit dans un club de la région, ce qui pourrait expliquer la précision de ses tirs, selon Europe 1.

Et de poursuivre qu’il possédait une entreprise d’exploitation forestière à Saint-Just, où il était installé depuis quatre ans, précise la radio. Les riverains le décrivaient comme «taciturne». Il participait peu aux activités de la commune.

Comme l’a expliqué son épouse, l’homme ne travaillait pas depuis l’été 2020, mais avant, il était chef d’une entreprise en conseil informatique à Salon-de-Provence.

«Je crois qu'il avait travaillé dans l'armée à un moment. Il était toujours habillé avec des tenues militaires, de type camouflage. On avait entendu dire qu'il avait des armes, mais il n'avait jamais fait de mal à personne», a fait savoir un adjoint à la commune auprès d'Europe 1.

La femme menacée était la seconde épouse de l’assaillant, avec qui il s’était remarié.

Hommage rendu à «nos héros»

Le drame a suscité de vives émotions de la part du sommet de l’État. Gérald Darmanin a estimé qu’il s’agissait de «l’un des événements les plus tragiques de l'histoire de la gendarmerie», alors qu’Emmanuel Macron a évoqué les fonctionnaires comme «nos héros».

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