L’industrie française est dans une «situation critique», estime François Bayrou

Estimant que l’appareil de production français se trouve dans une «situation critique», le haut-commissaire au Plan, François Bayrou, a toutefois dit qu’il n’était pas trop tard pour améliorer les choses, dans une interview accordée au Journal du dimanche.
Sputnik

Le haut-commissaire au Plan, François Bayrou, s’est prononcé dans un entretien au Journal du dimanche sur l’état de l’industrie française et les défis auxquels elle fait face.

«Tout le monde a compris qu’on ne peut pas soutenir financièrement un modèle social si généreux si on n’a pas l’appareil de production qui permet de le financer par les impôts, taxes et cotisations», a indiqué le président du MoDem (Mouvement démocrate).

«Or, de ce point de vue, la France est en situation critique. La part de l’industrie dans le PIB de la France, c’est 13%. En Allemagne, c’est 25%! Et en Italie, 19%! Lancer la reconquête de l’appareil productif français, ce sera le défi majeur de la décennie qui vient», a poursuivi M.Bayrou.

« Une stratégie nationale »

Selon lui, «l’État a le devoir de garantir les produits vitaux » et « l’intérêt général», face à «nombre de productions vitales (qui s’en sont allées) ailleurs qu’en Europe», «depuis 20 ou 25 ans».

Le haut-commissaire au Plan a appelé à «une stratégie nationale» en estimant comme produits vitaux «les médicaments, un certain nombre de composants électroniques, les matières premières concernant le nucléaire ou le secteur de la fibre optique, les hormones dans le domaine pharmaceutique».

«C’est entre l’État, stratège et fédérateur, et les industriels, qui sont les acteurs, que cette protection doit s’organiser comme un impératif national», a-t-il lancé.

La France retrouvera son niveau d'activité mi-2022

Cette semaine, la Banque de France a publié ses projections macroéconomiques selon lesquelles le produit intérieur brut (PIB) rebondira de 5% en 2021, après une chute de 9% cette année.

«L'hypothèse est que l'épidémie ne cesserait pas immédiatement et que le déploiement généralisé de vaccins ne serait pleinement effectif que fin 2021», ce qui signifie que «le niveau d'activité de fin 2019 ne serait retrouvé qu'à mi-2022», a expliqué la Banque de France.

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