Le directeur général de l’AP-HP a mis fin, ce 17 décembre, aux fonctions de chef de service des maladies infectieuses et tropicales exercées par le Professeur Christian Perronne à l’hôpital Raymond Poincaré-AP-HP à Garches. Cette décision a été prise après avoir recueilli l’avis favorable du Président de la Commission médicale d’Établissement de l’AP-HP, celui du président de la Commission médicale du groupe hospitalier AP-HP-Université Paris-Saclay et après avoir consulté le Directoire de l’AP-HP.
«Depuis plusieurs mois, dans un contexte de crise sanitaire, le Pr Christian Perronne a tenu des propos considérés comme indignes de la fonction qu’il exerce», détaille le document.
L’AP-HP précise que le collège de déontologie avait été saisi et l’avait souligné dans un avis qui avait été remis à l’intéressé qui n’en avait pas tenu compte.
Retrait d’agrément pour la formation des internes
«Ses propos les plus récents avaient conduit le président de la conférence des doyens d’Île-de-France à engager la démarche de retrait d’agrément pour la formation des internes.»
Le 1er décembre la commission médicale de l’établissement a condamné dans une motion votée «des attaques ad hominem proférées à l’encontre d’un confrère».
«Pour assurer la continuité du service, un nouveau chef de service — à titre intérimaire — est nommé aujourd’hui», conclut le communiqué.
Visé depuis ses propos sur la chloroquine
Interviewé fin juin par Le Nouvel Obs après la parution de son ouvrage sur la crise du coronavirus «Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise?», M.Perronne avait critiqué les «marges faramineuses» faites sur des médicaments «ne coûtant pas grand-chose à fabriquer».
Questionné sur le rôle du Conseil scientifique Covid-19 et du Haut Conseil de la Santé publique pendant la crise, il avait mis en cause des personnalités qui «touchent des dizaines de milliers d’euros» depuis des années.
Il avait de plus affirmé que les déclarations d’intérêt des membres de ces différents conseils n’ont pas été vérifiées.
«Certains scientifiques ont fait carrière en publiant dans les plus prestigieuses revues scientifiques, comme The Lancet avec des études qui sont en fait payées par les labos. Le rédacteur en chef du Lancet l’avait lui-même dénoncé en 2016 mais il est toujours là!», avait-il confié au Nouvel Obs.