Le débat sur le racisme dans la police est un «piège», selon Michel Zecler

Le producteur de musique Michel Zecler, passé à tabac par plusieurs policiers, a livré son témoignage au Monde. Il refuse d’accabler les forces de l’ordre mais dénonce une «chaîne de complaisance» dans la police.
Sputnik

Michel Zecler est revenu sur son passage à tabac par plusieurs policiers, dans un entretien au Monde. Affirmant être «quelqu’un de très discret», le producteur de musique refuse de s’ériger en symbole de la lutte contre les violences policières, même s’il admet que «des attentes pèsent sur [ses] épaules». «Tout cela se fait malgré moi», confie-t-il au quotidien.

Il s’interroge cependant sur les raisons qui ont pu pousser les policiers à le rouer de coups et les mettre à ce point «en confiance». Soupçonnant qu’il existe encore «plein de cas» comparables au sien, il dénonce une «chaîne de complaisance» au sein des forces de l’ordre.

«Il fallait que ces trois policiers se sentent en confiance pour aller aussi loin dans leurs actes, dans leurs propos. Pour que trois personnes puissent se comporter comme ça, il y a forcément une chaîne de complaisance… Et ça fait peur», confie-t-il ainsi au Monde. 

Racisme dans la police

Michel Zecler affirme que sa vision de la police n’a pas changé depuis son passage à tabac, déclarant avoir des amis policiers dignes de confiance, qui font «très, très bien leur travail».

Il se montre également mesuré sur la question du racisme au sein des forces de l’ordre, qualifiant ce débat de «piège» et se refusant à jeter l’opprobre sur l’ensemble de la profession.

«Ce débat pour moi, c’est un piège. C’est évident qu’il y a des éléments racistes dans la police. J’en connais beaucoup aussi qui ne le sont pas», affirme-t-il au Monde.

Le producteur de musique confie encore avoir craint pour sa vie ce jour-là et ne pas s’être tout à fait remis «sur le plan psychologique».

Le 21 novembre Michel Zecler avait été frappé par plusieurs policiers dans son studio d’enregistrement. L’incident avait soulevé l’indignation de la classe politique, Emmanuel Macron parlant de sa «honte» à la vue des images relayées par le média Loopsider.

Trois agents ont par la suite été mis en examen pour «violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique» et «faux en écriture publique». Deux d’entre eux ont été placés en détention provisoire.

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