Trump aurait promis «3 milliards de dollars» au Maroc, notamment via une société de Mohamed VI pour l’accord avec Israël

Pour convaincre le Maroc d’accepter de normaliser ses relations avec Israël, Trump a reconnu la souveraineté du royaume sur le Sahara occidental et promis «trois milliards de dollars» d’investissements, relate le New York Times, qui précise qu’une société du roi Mohamed VI en est bénéficiaire. Le Maroc n’a pas commenté ces informations.
Sputnik

En 2017, alors que les États-Unis étaient en négociations avec le royaume chérifien sur la question de la normalisation des relations avec Israël en contrepartie de la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, l’administration Trump «a promis trois milliards de dollars d’investissement directs au gouvernement marocain», rapporte le New York Times (NYT).

Une information confirmée par des sources officielles et un sénateur républicain, selon le média, qui indique que les négociations ont eu lieu entre les deux parties «par l’intermédiaire de l’homme d’affaires Yariv Elbaz». Les autorités marocaines n’ont pas encore réagi à ces informations.

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«Lors de discussions datant de 2017, les responsables ont discuté de la promesse de la reconnaissance américaine du Sahara occidental comme condition du réchauffement des relations avec Israël», écrit le NYT. «Par la suite, M.Elbaz a informé le gouvernement marocain que l’administration Trump était disposée à aider le royaume en investissant jusqu’à trois milliards de dollars dans le pays».

Indiquant que cette opération sera parrainée par la Société américaine de financement du développement international, le média précise qu’«une bonne partie de ces fonds sera investie dans des banques marocaines, des hôtels et une société spécialisée dans l’énergie renouvelable appartenant au roi Mohamed VI».

L’investissement «n’est pas lié à la réconciliation avec Israël»

Sollicité par le NYT, un haut responsable de l’administration Trump a confirmé jeudi 10 décembre que «la Société américaine de financement du développement international envisageait effectivement des investissements d’une valeur maximale de trois milliards de dollars au Maroc sur trois ans», soulignant que ces fonds «n’étaient pas liés à la réconciliation avec Israël».

Par ailleurs, le journal cite le sénateur républicain de l’Oklahoma, James Mountain Inhofe, président du Comité des forces armées du Sénat des États-Unis, qui a adressé une missive à l’administration Trump sur ce sujet, affirmant que «les droits du peuple du Sahara occidental avaient été troqués».

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Le 10 décembre, quelques heures après l’annonce par Donald Trump de l’accord de normalisation des relations entre le Maroc et Israël, Reuters rapportait que «les États-Unis négociaient la vente d’au moins quatre gros drones avancés à Rabat et que des discussions avec les membres du Congrès auront lieu dans les prochains jours à ce propos».

Selon la même source, il s’agirait de quatre drones de type MQ-9B Skyguardian d’un rayon d’action de 11.000 kilomètres, ce qui permettra au Maroc de balayer de vastes territoires en mer et dans le désert.

Les réactions des deux parties au conflit

Dans un entretien accordé à Sputnik, Oubi Bouchraya Bachir, membre de la direction du Front Polisario chargé de l’Europe et de l’Union européenne, affirme que la «démarche du Maroc n’est pas du tout surprenante et a le mérite, enfin, de démasquer auprès des peuples marocain, arabes et musulmans l’hypocrisie de 60 ans de fausse solidarité du royaume avec le peuple palestinien et sa cause juste contre l’occupant israélien».

Le palais royal marocain a salué la décision américaine, tout en rappelant que le royaume soutenait une solution au conflit israélo-palestinien «fondée sur deux États vivants côte à côte dans la paix et la sécurité, et que les négociations entre les parties palestinienne et israélienne restent le seul moyen de parvenir à un règlement définitif, durable et global de ce conflit», indique un communiqué diffusé par l’agence MAP. Il a également mis l’accent sur «la nécessité de préserver le statut spécial» de la ville de Jérusalem-Est, capitale naturelle de l’État palestinien.

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