Interrogé par France Inter sur les violences lors des récentes manifestations contre le projet de loi Sécurité globale, le ministre de la Justice a blâmé les casseurs «qui viennent s'infiltrer dans les manifestations» alors que «le droit de manifester est essentiel» pour la démocratie française.
Autrefois, sur autorisation du procureur de la République, les forces de l’ordre procédaient à une intervention préventive qui «portait ces fruits» et permettait de saisir «des masques, des armes, des marteaux, des gaz lacrymogènes, des vêtements noirs, des cagoules», rappelle-t-il.
Désormais, poursuit le garde des Sceaux, ceux qui «veulent séparer la République de ses valeurs […] se sont organisés».
«Ils viennent clairsemer leurs outils. La veille, l’avant-veille, [d'une mobilisation, ndrl] ils les cachent. Ils s’infiltrent dans les manifestations, ils vont revêtir les vêtements dont ils ont besoin pour se planquer et ensuite, glissent dans les manifestations, aux côté de gens qui sont des gens honnêtes et qui manifestent leurs désaccords, et c'est leur droit», expose-t-il.
Deux problèmes
Cela crée «un véritable problème» car lors d’une intervention de police, il y a «des risques de dégâts collatéraux» et «la police est extrêmement attentive à cela».
«À ce propos, on va réunir très prochainement les procureurs, les préfets, les policiers. J’ai lancé cette initiative pour qu’on puisse mieux travailler ensemble», annonce-t-il.
Mais il y a un deuxième problème, celui «de la preuve», et c’est pour cela qu’il faut «renforcer ce dispositif».
«Quand je suis venu la fois dernière, je vous ai dit que pas de bla-bla, je reviendrais avec des preuves. Je suis ici aujourd’hui. Vous me réinviterez dans quelques temps et j’aurai un texte. J’y travaille. Et j’y travaille, je peux vous le dire avec méthode et précision», conclut Éric Dupond-Moretti.