Jacques de Peretti, PDG de l'assureur Axa France, a qualifié samedi 5 décembre dans une interview au Parisien de «chantage scandaleux» la menace du ministre de l'Économie et des Finances d’introduire une nouvelle taxe si les assureurs refusaient de geler les primes d'assurance des hôteliers et restaurateurs. Mais à la suite de la réunion qui s’est tenue ce 7 décembre, les assureurs ont consenti à y céder.
«J'ai eu au téléphone lundi dernier l'ensemble de mes collègues européens et un tel chantage n'a jamais été pratiqué dans aucun de ces pays alors que la situation au regard des assurances et des restaurateurs est la même. Il est scandaleux d'avoir à subir un tel chantage», indique-t-il.
Le PDG a comparé l’introduction éventuelle de cette taxe à «une nouvelle machine infernale à créer de la taxe sur la taxe».
«Cette taxe serait la plus mauvaise des choses pour la relance car nous ne pourrions pas assumer seuls une telle charge, et nous serions obligés de la reporter sur les cotisations de nos assurés, elles-mêmes déjà lourdement taxées, à 35 % sur les contrats auto par exemple!», explique-t-il.
«Le groupe a toujours été favorable au dialogue»
Quant au gel des primes des restaurants, de l'hôtellerie et des cafés en 2021, comme le réclame Bruno le Maire, le patron d’Axa France déclare que «le groupe a toujours été favorable au dialogue et nous le sommes à nouveau en cette période difficile», envisageant de faire part de «notre esprit d'ouverture» lors d’une réunion avec Bruno Le Maire prévue ce lundi 7 décembre.
Le PDG d'Axa France note que le secteur de l'assurance a «apporté plus de 2,5 milliards d'euros de gestes extracontractuels à nos assurés depuis le début de la crise». En outre, selon lui, le secteur a contribué «au fonds de solidarité de Bruno Le Maire pour 400 millions d'euros». Mais malgré ces gestes, une faible contribution est toujours reprochée à ce secteur.
Le gel des primes d'assurance mis en avant
Bruno Le Maire a réclamé mardi 1er décembre sur LCI le gel des primes d'assurance pour le secteur de l'hôtellerie-restauration. Dans le cas contraire, le gouvernement se prononcera pour un amendement du Sénat prévoyant une contribution exceptionnelle aux assureurs.
Cette contribution exceptionnelle est censée atteindre 2% sur les primes versées au titre des contrats d'assurance dommage. Selon la Fédération française de l'assurance, cela constituerait une charge de «1,2 milliard» d'euros pour le secteur.