Le nombre de visas accordés par les consulats de France aux Algériens a baissé de près de 8% en 2019 par rapport à l’année 2018. En plus des raisons de cette baisse évoquées lors d’un point presse du consul général de France à Alger, Marc Sédille, une décision politique a également été prise en haut lieu. En effet, durant une audition au Sénat, le ministre français de l’Intérieur a fait savoir que c’était Emmanuel Macron lui-même qui l’avait décidée.
«Le Président de la République a pris une décision très forte, l’année dernière, sur la réduction du nombre de visas notamment envers l’Algérie», a déclaré M.Darmanin. Et d’expliquer que «bien entendu, si nous ne souhaitons pas limiter la coopération économique ni la venue des étudiants, nous devons coupler notre politique des visas avec la politique des laissez-passer consulaires [concernant les expulsions d’Algériens en situation irrégulière, NDLR]».
Dans le même sens, Gérald Darmanin a affirmé qu’il avait expliqué aux dirigeants des pays du Maghreb, lors de sa dernière tournée en novembre, que la France allait mettre en place une politique migratoire ferme, soulignant que «le Président de la République avait très clairement exposé notre position aux dirigeants [maghrébins, NDLR] avant ma visite».
En 2019, le nombre de visas accordés aux Marocains avait augmenté
Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie font partie du top six des pays qui ont reçu le plus de visas pour la France en 2019, indique le ministère français de l’Intérieur dans un rapport publié sur son site officiel. Le document fait savoir que les consulats français à l’étranger ont délivré 3.534.996 visas en 2019, dont 2.910.897 pour les 15 premiers pays.
L’Algérie est quatrième avec 274.421 visas, pour une diminution de 7,64% par rapport à l’année précédente.
Enfin, la France a accordé 145.846 visas aux Tunisiens, chiffre en recul de 5,3% par rapport à celui de 2018. La Tunisie occupe ainsi la sixième place, derrière l’Inde.
Lors d’une déclaration au site d’information Tout Sur l’Algérie (TSA), le consul général de France à Alger a expliqué cette situation par le Hirak qu’a connu l’Algérie en 2019 et les nouvelles règles européennes régissant l’octroi de visas.