Mort de Giscard d'Estaing: Macron salue un homme «politique de progrès et de liberté», les hommages se multiplient

Le monde politique salue la mémoire de l'ex-Président de la République Valéry Giscard d'Estaing mort ce mercredi 2 décembre à l'âge de 94 ans. Emmanuel Macron a rendu hommage à un chef de l’État dont «le septennat transforma la France».
Sputnik

«Entouré de sa famille», l'ancien Président Valéry Giscard d'Estaing s’est éteint le 2 décembre des suites du Covid-19 à l'âge de 94 ans dans sa propriété d'Authon dans le Loir-et-Cher. Plusieurs personnes politiques lui ont rendu hommage mercredi soir.

Son «septennat transforma la France», selon Macron

Dans un long message de condoléances communiqué par l'Élysée, Emmanuel Macron a rendu dans la nuit hommage à son prédécesseur en saluant un chef de l’État dont «le septennat transforma la France».

«Les orientations qu'il avait données à la France guident encore nos pas. Serviteur de l'État, homme politique de progrès et de liberté, sa mort est un deuil pour la nation française», a ajouté M.Macron.

D’anciens Présidents lui rendent hommage

Dans un communiqué, François Hollande a déclaré que Valéry Giscard d'Estaing «demeurera l'homme qui a modernisé la France».

«Son septennat a été marqué par de grandes réformes comme la majorité civile à 18 ans, l'accès à l'IVG pour les femmes, la généralisation de la protection sociale. Résolument européen, il a contribué au renforcement du couple franco-allemand, à la mise en place de l'union monétaire et à l'ouverture du marché commun... Aujourd'hui, notre pays perd un homme d'État qui a fait le choix de l'ouverture au monde et qui pensait que l'Europe était la condition pour le France soit plus grande.»

Sur Twitter, Nicolas Sarkozy fait part de sa «grande tristesse».

«Il aura toute sa vie œuvré au renforcement des liens entre les nations européennes, cherché et réussi à moderniser la vie politique, et consacré sa grande intelligence à l'analyse des problématiques internationales les plus complexes. Il est un homme qui a fait honneur à la France, un homme pour qui j'ai éprouvé de l'admiration et avec qui j'ai toujours eu plaisir à débattre».

Marine Le Pen salue «l'artisan de nouvelles libertés publiques»

La dirigeante du Rassemblement national s'est exprimée sur Twitter sur son décès. «Président d'une France en crise, il fut l'artisan de nouvelles libertés publiques et un ardent soutien du progrès technologique. En 2018, il confessa que sa plus grande erreur fut d'instaurer le regroupement familial» a-t-elle écrit sur Twitter.

Pour un député russe, l'ère des dirigeants français avec le désir d'une France indépendante est en train de disparaître

Le député russe Alexeï Pouchkov a écrit sur sa chaîne Telegram que «l'ère des dirigeants français de l'après-guerre avec le désir d'une France indépendante et grande est en train de disparaître.»

«Avec de Gaulle, Pompidou, Mitterrand, Chirac, il [Giscard] était un représentant éminent de l'élite politique française d'après-guerre, ce qui lui a conféré un rôle particulier et très perceptible dans les affaires mondiales et dans les relations avec notre pays dans la seconde moitié du XXe siècle. Giscard d'Estaing incarnait nombre des meilleurs traits de l'élite politique française de l'époque, et surtout l'indépendance de la pensée. Je l'ai rencontré en 1994. Lors de la dernière réunion, à notre ambassade à Paris il y a quatre ou cinq ans, il m'a dit, en parlant de la Crimée: "Je suis sûr que lorsque Churchill et Roosevelt sont allés à Yalta en 1945 pour rencontrer Staline, ils n'avaient pas le sentiment d’aller en Ukraine". C'était comme un parafe, clair et sans ambiguïté. Il connaissait parfaitement l'Histoire et comprenait donc bien le présent. Aujourd'hui en Europe, c'est déjà une rareté en soi.»
Pour Anne Hidalgo, Giscard «portait Paris dans son cœur»

La maire de Paris, Anne Hidalgo a salué «cet Européen convaincu qui a œuvré pour inscrire notre pays sur la voie du progrès». Valéry Giscard d’Estaing portait également «Paris dans son cœur et lui a toujours voué un intérêt tout particulier», a-t-elle souligné.

Le journal local de l’Auvergne La Montagne a rendu hommage avec une Une à celui qui est resté plus de 18 ans président de cette région.

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