Dans le contexte d’une forte mobilisation en France contre la proposition de loi Sécurité globale et contre les violences policières, les quatre policiers récemment mis en cause dans le passage à tabac d'un producteur de musique noir ont été déférés devant la justice ce dimanche 29 novembre, écrit l’AFP ense référant à une source proche du dossier.
Les quatre hommes, qui avaient été placés en garde à vue dans les locaux de l'Inspection générale de la police (IGPN), sont visés par une enquête ouverte mardi 24 novembre par le parquet pour «violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique» avec les circonstances aggravantes de «racisme» et de «faux en écriture publique».
Ce dimanche à 17 heures, le procureur de Paris Rémy Heitz doit annoncer l'orientation donnée à la garde vue de quatre policiers à l'IGPN.
Le parquet de Paris peut prendre plusieurs décisions: classer sans suite, lever les gardes à vue afin que l'enquête se poursuive, ou entamer des poursuites. Dans ce dernier cas, il peut décider de renvoyer immédiatement les policiers en procès s'il y a matière et si l'enquête est jugée aboutie, ou ouvrir une information judiciaire.
Agression de Michel Zecler
Le site Loopsider a mis en ligne jeudi la vidéo de Michel Zecler, un producteur de musique noir tabassé pendant plusieurs minutes dans son studio de musique samedi 21 novembre à Paris par trois policiers, avant qu'un quatrième ne vienne jeter depuis l'extérieur une grenade lacrymogène à l'intérieur du local.
Dans une seconde vidéo diffusée vendredi, on voit M.Zecler être de nouveau frappé dans la rue, une fois extrait du studio, et alors qu'il est entouré par de nombreux autres fonctionnaires de police qui ne semblent pas empêcher ces nouveaux coups.
Malgré les affirmations de M.Zecler, les fonctionnaires de police ont contesté en garde à vue toute dimension raciste à leur attitude.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé jeudi 26 novembre «la révocation» des policiers mis en cause, «dès que les faits seront établis par la justice». Il les a accusés d'avoir «sali l'uniforme de la République».