Lors d'une conférence de presse ce dimanche 29 décembre, le procureur de la République de Paris a rapporté les propos de trois policiers sur les raisons du passage à tabac du producteur de musique noir Michel Zecler.
«S'ils reconnaissaient lui avoir porté des coups, ils expliquaient ceux-ci par l'attitude de ce dernier et les circonstances de l'interpellation. Ils indiquaient avoir été dans l'incapacité de maîtriser monsieur Zecler qui se débattait et expliquaient les coups par la panique qui les avait saisis dans ce local dont ils ne parvenaient pas à s'extraire en raison tant de la résistance de l’intéressé que de la configuration des lieux très exiguë» a indiqué Rémy Heitz.
Les policiers ont tout de même contesté avoir tenu les propos racistes dénoncés par la victime et corroborés par le témoignage de l'un des jeunes présents derrière la porte du sas.
Ils en outre réfuté le caractère mensonger du procès-verbal de l’interpellation.
«Ils finissaient cependant par admettre que les coups portés n'étaient pas justifiés et qu'ils avaient agi principalement sous l'effet de la peur ressentie dans le sas», a ajouté le procureur.
Quant au quatrième agent, qui a lancé un grenade lacrymogène, il a expliqué avoir agi ainsi pour permettre «l’ouverture de la porte afin que les autres puissent intervenir dans l’immeuble.
Les agents mis en cause
Déférés devant la justice plus tôt dans la journée, les quatre policiers ont précédemment été placés en garde à vue dans les locaux de l'Inspection générale de la police (IGPN). Ces hommes sont visés par une enquête pour «violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique» avec les circonstances aggravantes de «racisme» et de «faux en écriture publique».
Ce soir, Rémy Heitz a également annoncé que le Parquet avait demandé la détention provisoire pour trois de ces agents et avait préconisé le placement sous contrôle judiciaire du quatrième.
Le site Loopsider a mis en ligne jeudi la vidéo de Michel Zecler, un producteur de musique noir tabassé pendant plusieurs minutes dans son studio samedi 21 novembre à Paris par trois policiers, avant qu'un quatrième ne vienne jeter depuis l'extérieur une grenade lacrymogène à l'intérieur du local.