Martin Jacobsen, un militaire norvégien, a été renvoyé de l’armée, cinq mois après y être entré, en raison de ses origines russes, rapporte NRK.
Le jeune homme de vingt ans rêvait de servir le Royaume. En janvier, il avait été accepté dans l'armée, son dossier ayant été sélectionné. Mais au bout de quelques mois, Jacobsen a reçu de mauvaises nouvelles: les autorités le soupçonnaient d'être un espion.
Le département de la sécurité des forces armées lui reprochait notamment d’avoir une mère russe, et des proches vivants toujours en Russie. Le fait que le jeune homme se soit rendu deux fois dans le pays natal de sa mère, à 2 ans et à 17 ans, était également évoqué. Et ce, même si la mère de Martin Jacobsen vit en Norvège depuis plus de 20 ans.
Lorsqu’il a appris la nouvelle, le jeune homme a eu du mal à comprendre la décision des forces norvégiennes.
«C'était comme un coup au visage. J'ai eu du mal à croire ce que j'entendais […] J’ai eu l'impression d’être accusé de haute trahison […] L'État semblait me dire: vous n'êtes pas assez norvégien. Mais j'ai toujours eu l'impression d'être un vrai Norvégien. C'est très amer», explique-t-il à NRK.
Acceptés, puis renvoyés
Au cours des quatre dernières années, 688 nouvelles recrues se sont ainsi vues suspendues, pour ne pas avoir reçu l’habilitation de sécurité. Nombre d’elles avaient déjà débuté leur service. Une situation que condamne Roald Linaker, ombudsman des forces armées norvégiennes.
«Chaque année, plusieurs dizaines de personnes sont d'abord acceptées, puis, après avoir déjà servi pendant un certain temps, elles sont renvoyées. C'est une situation plutôt désagréable pour elles, nous devons revoir notre système, proposer un plan d'action plus adapté», déclare-t-il à NRK.
Menace pour l’OTAN
En vertu de nouvelles règles, entrées en vigueur en avril, les personnes ayant des liens avec certains autres pays ne sont plus autorisées à servir dans l’armée norvégienne.
Les candidats liés à des pays tels que la Russie, la Chine, l'Iran, l'Ukraine, la Biélorussie, mais aussi le Mexique, le Brésil et les Philippines sont particulièrement touchées par ce changement, comme l’explique à NRK Gunn Elisabeth Habjorg, chef du département des ressources humaines et de la conscription des forces armées.
«Ces États sont souvent considérés comme ceux représentant la plus grande menace pour la Norvège et l'Otan», ajoute-t-elle.
La responsable précise que les autorités travaillent à des modifications pour que les futurs militaires puissent passer tous leurs contrôles de sécurité avant d’entrer en service.