Le ministère turc des Affaires étrangères a condamné ce jeudi la résolution du Sénat français demandant au gouvernement la reconnaissance du Haut-Karabakh, république autoproclamée à majorité arménienne touchée par un conflit sanglant cet automne.
«Cette décision du Sénat français montre en toute évidence pourquoi le travail du Groupe de Minsk de l’OSCE, mené par ses coprésidents, qui doivent garder la neutralité, a été jusqu’ici incapable de régler ce problème [...]. L’appel du Sénat français à l’Azerbaïdjan à quitter ses territoires, qu’il a sauvés de l’occupation, est une manifestation d’une approche inepte, partiale et détachée des faits, qui ne peut pas être prise au sérieux [...]. Nous souhaitons que la France adopte désormais une position constructive pour stabiliser la région, en faisant des conclusions correctes», souligne un communiqué diffusé par la diplomatie turque.
Une résolution invitant le gouvernement à reconnaître le Haut-Karabakh a été approuvée par le Sénat le 25 novembre. Le document a été adopté par 305 des 306 voix des sénateurs présents.
Ankara rejette les accusations
Cette décision, «dénuée de bon sens, limite également la possibilité pour la France de faire un apport réel dans le règlement du problème», indique le document.
La résolution du Sénat français condamne en effet «l'agression militaire de l'Azerbaïdjan, menée avec l'appui des autorités turques et de mercenaires étrangers et demande le retrait immédiat» de leurs forces armées des territoires qu'ils contrôlent depuis fin septembre dans le Haut-Karabakh.
«La résolution du Sénat français adoptée la veille sur le conflit au Karabakh est un exemple de négligence des principes fondamentaux du droit international pour des raisons de politique intérieure», fustige le texte turc.
L'histoire du conflit
Une déclaration sur la cessation complète des hostilités dans la république autoproclamée a été signée dans la nuit du 9 au 10 novembre. Le document prévoit le passage de plusieurs régions du Haut-Karabakh sous le contrôle de l'Azerbaïdjan, ainsi que le déploiement d’un contingent russe de maintien de la paix le long de la ligne de contact et dans le couloir de Latchine reliant le Haut-Karabakh à l'Arménie.