À la suite d’une décision de justice, elle se retrouve contrainte de partager sa maison avec un squatteur

Une Gardoise se voit contrainte par la justice de cohabiter avec l’homme qui squatte sa maison, rapporte Midi libre. Sa situation a fait réagir plusieurs députés, qui souhaitent faire évoluer la loi en sa faveur.
Sputnik

Depuis plusieurs mois, Martine Garofalo vit un cauchemar, la justice l’ayant contrainte à vivre avec l’homme qui squatte et dégrade sa maison à Rochefort-du-Gard, relate Midi libre. Partie en Guyane pendant deux ans, elle avait loué deux parties de son bien à deux locataires différents, mais les choses ont mal tourné.

«Celui du premier étage ne m’a pas payé les loyers pendant un an, l’autre a bloqué l’accès à mon jardin, en mettant une voiture devant le portail, cela a été constaté par un huissier», raconte la retraitée de 75 ans.

Le premier avait quitté le logement sans donner de nouvelles, il a été retrouvé et condamné, mais l’autre en a profité pour occuper l’ensemble du bâtiment et refuse toujours de partir. En l’absence de la propriétaire, l’homme n’a même pas entretenu la partie qu’il louait, et l’a même dégradée. «Tout est cassé et dans une grande saleté, la piscine est dans un état lamentable. Je leur avais fait confiance quand je suis partie en Guyane, je leur avais laissé mon chien, mon chat, mes poules…», déplore la Rochefortoise.

Il tente d’expulser un squatteur, ce dernier lui donne un coup de couteau au thorax

À son retour de Guyane, Mme Garofalo a été relogée dans un appartement prêté par la commune. Trêve hivernale oblige, elle ne peut expulser le squatteur, mais est autorisée à habiter la partie du haut, tandis que lui reste au rez-de-chaussée. «Je veux dénoncer le bail. Je ne veux pas habiter dans la même maison, la mienne! Avec quelqu’un qui m’a fait ça», s’indigne-t-elle.

Les élus réagissent

Face à cette situation, elle a écrit au préfet, au ministre de la Justice, et à Emmanuel Macron, mais rien n’y fait, la loi permet au squatteur de rester au moins jusqu’au 31 mars. Son histoire a fait l’objet d’un reportage dans Envoyé spécial, lui offrant une visibilité auprès de certains élus, dont le député La République en marche de l’Hérault, Patrick Vignal.

«Si on ne parle que de droit, ce jeune homme est dans son droit […]. Si la loi est mal faite il faut la changer! Cette situation à Rochefort pourrait faire jurisprudence», explique-t-il auprès de Midi libre.

En effet, avec d’autres élus, il cosignera une tribune en vue de faire changer la loi pour qu’une telle situation ne se reproduise plus.

Le député du Gard Anthony Celier, avec le maire de Rochefort et les services de l’État, tente de faire bouger les choses. «Il faut réfléchir à une meilleure adaptation du droit sur des cas aussi particuliers que celui-ci», explique-t-il au quotidien. En attendant que la législation évolue, un chemin «long et difficile», un conciliateur a été dépêché afin de trouver une solution «rapide» pour les deux parties.

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