Pour Bakou, la résolution du Sénat français soutenant la république du Haut-Karabakh n’est qu’un simple «papier»

Dans la foulée de l'adaptation par le Sénat français ce mercredi 25 novembre d’une résolution invitant le gouvernement à reconnaître la république du Haut-Karabakh, l'assistant du Président azerbaïdjanais Hikmet Hajiyev l’a condamnée dans un commentaire à Sputnik, en qualifiant le document de simple «morceau de papier».
Sputnik

L'Azerbaïdjan voit l'adoption par les sénateurs français ce 25 novembre d’une résolution qui invite le gouvernement français à reconnaître la république du Haut-Karabakh comme «un pas très honteux» de la part de la France, a déclaré à Sputnik l'assistant du Président azerbaïdjanais Hikmet Hajiyev.

«Tout d'abord, nous tenons à souligner que pour l'Azerbaïdjan cette résolution n'est qu'un morceau de papier ordinaire. Ce morceau de papier, adopté au nom d'ambitions politiques étroites, ainsi que d'une violation flagrante du droit international, de la Charte des Nations unies et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, soulève de sérieuses questions, en relation avec les intentions et les activités objectives de la France à la fois en tant que pays coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE et en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies», a-t-il déclaré.

Selon lui, le gouvernement français «doit proclamer sa position officielle» condamnant cette résolution «provocatrice» et exprimer son soutien à l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan.

Conflit vieux de plusieurs décennies

Le conflit du Haut-Karabakh a éclaté en février 1988, lorsque cette région autonome principalement peuplée d'Arméniens a annoncé son intention de se séparer de la République socialiste soviétique d'Azerbaïdjan. Lors d’un conflit armé entre 1992 et 1994, l'Azerbaïdjan a perdu le contrôle sur le Haut-Karabakh. Depuis 1992, le règlement pacifique du conflit fait l'objet de négociations menées dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE présidé par les États-Unis, la Russie et la France.

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Alors que l'Azerbaïdjan insiste sur la préservation de son intégrité territoriale, c’est l'Arménie qui protège les intérêts de la république non reconnue, le Haut-Karabakh n’étant pas partie prenante dans les négociations.

Après une reprise des combats le 27 septembre, une déclaration sur la cessation complète des hostilités dans le Haut-Karabakh a été signée le 9 novembre. Le document prévoit le passage de plusieurs régions de la république autoproclamée sous le contrôle de l'Azerbaïdjan, l’échange de prisonniers entre Erevan et Bakou ainsi que le déploiement d’un contingent russe de maintien de la paix le long de la ligne de contact et dans le couloir de Latchine reliant le Haut-Karabakh à l'Arménie.

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