Scènes de violence entre policiers, migrants et militants dans la soirée du lundi 23 novembre. Plusieurs centaines d’exilés, principalement des ressortissants afghans, se sont rapidement installés sur la place de la République à Paris après l’évacuation du vaste camp au pied du Stade de France quelques jours plus tôt. L’intervention de la police a été telle qu’elle a vraisemblablement choqué Gérald Darmanin.
«Certaines images de la dispersion du campement illicite de migrants place de la République sont choquantes. Je viens de demander un rapport circonstancié sur la réalité des faits au Préfet de police d’ici demain midi. Je prendrai des décisions dès sa réception», a tweeté le ministre de l’Intérieur dans la nuit.
La situation était également très tendue avec des militants venus soutenir les migrants et empêcher leur évacuation.
Le journaliste de «Brut» Rémy Buisine a été pris à partie au sol par au moins un membre des forces de l’ordre. Il affirme avoir été «pris à la gorge» et «violemment projeté» plus tôt dans la soirée par le même policier.
Des élus ont pris part à cette manifestation spontanée, dont l’insoumis Éric Coquerel. «Je voulais m’assurer que les migrants puissent repartir tranquille», a-t-il indiqué au journaliste Clément Lanot. Évoquant le «zèle» de certains agents, il a surtout mis en causes «les ordres» qu’ils avaient reçus et qui, selon lui, «posent problème».
La préfecture justifie l’évacuation
La préfecture de police de Paris a publié un communiqué dans la nuit, confirmant l’évacuation du «campement illicite de migrants». «La constitution de tels campements, organisée par certaines associations, n’est pas acceptable», plaide-t-elle, précisant que les personnes sans logement sont invitées à se diriger vers les «solutions d’hébergement adaptées à leur situation».
Mardi 17 novembre, après l’opération d’évacuation d’un vaste campement de 2.800 migrants à Saint-Denis, plusieurs centaines d’entre eux s’étaient retrouvés sans abri par manque de place dans les centres d’hébergement.