Dans une interview au Journal du dimanche (JDD) parue le 21 novembre, le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale (LIM), Mohammad Abdelkarim Alissa, a déclaré que le musulman français devait se soumettre aux lois de la République ou quitter le pays.
«Celui qui vit dans un pays quel qui soit, en France ou ailleurs, doit obligatoirement en respecter les lois ou quitter ce pays», a tranché «l’un des deux porte-voix mondialement reconnus de l’islam sunnite», cité par le JDD.
Et de détailler: «Nous avons toujours appelé les Français musulmans ainsi que les résidents musulmans en France à respecter la Constitution, les lois et les valeurs de la République française au même titre que nous, dans le monde musulman, nous attendons des autres qu’ils respectent nos constitutions et nos valeurs».
Mohammad Abdelkarim Alissa a par ailleurs précisé qu’«une grande majorité» des musulmans français «aiment la France», évoquant ceux qui «se sont sacrifiés» pour ce pays pendant la Seconde Guerre mondiale ainsi que ceux qui travaillent aujourd’hui «dans l’armée, dans la police et la gendarmerie».
Il n’y a pas «d'autre choix» que la laïcité
Commentant le principe de laïcité en France, un pays «à forte diversité», il a reconnu que seul lui peut la «régir».
«Il n’y a pas véritablement d'autre choix, car elle [la laïcité, ndlr] est le garant de la neutralité des institutions de la République tout comme elle garantit la liberté de culte pour toutes les religions», a-t-il expliqué au JDD.
De plus, se prononçant contre «l'islam politique» qui «réduit» cette religion «à des objectifs politiques extrémistes», il a exprimé son espoir que la France «franchirait un pas significatif pour criminaliser l'islam politique par la loi», à savoir la confrérie des «Frères musulmans*».
Assistant de Samuel Paty, un «horrible crime terroriste»
Qualifiant l’assassinat du professeur d'histoire-géographie Samuel Paty en octobre d’«horrible crime terroriste», le secrétaire général de la LIM a affirmé que le terroriste avait «porté préjudice à l’image de l’islam».
«Cet extrémiste qui a commis ce meurtre ne représente en rien l'islam, il est plutôt le porteur d’une idéologie terroriste qui l'a incité à commettre ce crime... Nous avons l’ultime conviction que la valeur des prophètes est beaucoup trop importante pour pouvoir être atteinte par de simples dessins aussi irrespectueux soient-ils», a-t-il déclaré au JDD.
Il a également commenté les caricatures de Charlie Hebdo et le droit au blasphème.
«Bien que nous ne soutenions nullement les caricatures offensantes, nous sommes tout autant opposés à toute forme de violence, comme au fait de leur répondre par la haine», a-t-il précisé, cité par le quotidien. «Nous ne sommes pas contre les libertés, c’est une évidence, seulement nous appelons à leur bonne utilisation, c’est notre point de vue».
*Organisation terroriste interdite en Russie