En pleine épidémie, une aide-soignante risque l’expulsion dans l'Isère

Alors que la deuxième vague de l’épidémie frappe l’Hexagone, le préfet de Savoie veut forcer une aide-soignant béninoise travaillant dans un Ehpad de l'Isère à «quitter le territoire français». Une décision qui fait polémique.
Sputnik

Le préfet de Savoie s’est retrouvé au centre de la polémique après qu’il a décidé d’expulser une aide-soignante béninoise travaillant dans un Ehpad de l'Isère, département particulièrement frappé par la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19, rapporte ce 22 novembre Le Parisien.

Venue en 2019 pour régler la succession de son défunt mari savoyard avec qui elle vivait au Benin, elle a dû rester dans le département plus longtemps en raison de ses démarches. Pour gagner sa vie, elle s’est fait embaucher comme aide-soignante dans un Ehpad de Pontcharra (Isère).

Cependant, le préfet de Savoie vient de l’informer d’«une obligation de quitter le territoire français», ce qui indigne la jeune femme:

«J'adore mon travail. Et depuis 2019, je ne compte pas mes heures. Après le premier confinement, j'ai touché la prime Covid de 1.000 euros attribuée par l'État. Et je suis maintenant en CDI. J'ai aussi signé un contrat d'intégration républicaine. Pourtant, le préfet dit que je n'ai pas fait la preuve de mon insertion dans la société française. Je ne comprends pas. J'ai un terrible sentiment d'injustice».

«C'est scandaleux»

Dans l’Ehpad elle est considérée comme «une fille formidable, très appréciée par tout le personnel et les patients».

«Vouloir la renvoyer dans son pays alors que l'on manque de soignants en pleine période de Covid, c'est scandaleux. On est prêts à manifester pour que Lydia [la femme en question, ndlr] reste parmi nous», indiquent au Parisien plusieurs collègues.

Son avocat a saisi le tribunal administratif pour contester la décision du préfet.

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