Tollé après de nouvelles accusations contre le syndicat pro-Blanquer «Avenir Lycéen»

Les syndicats lycéens ont dénoncé samedi une «propagande d’Etat» et une tentative du ministère de l’Education «d’étouffer» la contestation des jeunes après de nouvelles accusations visant l’organisation pro-gouvernementale «Avenir Lycéen», déjà épinglée pour avoir dilapidé des subventions publiques.
Sputnik

Dans une longue enquête publiée samedi, Libération assure que le syndicat «Avenir Lycéen», créée en 2018, «a germé Rue de Grenelle, dans l’entourage proche de Jean-Michel Blanquer, pour servir la communication du ministre, et surtout rompre tout dialogue avec les syndicats lycéens» opposés à ses réformes, notamment celle du bac.

Fondé sur de nombreux témoignages, l’article affirme que le numéro 2 du ministère à l’époque, Jean-Marc Huart, était lié aux responsables d’«Avenir lycéen» et que des rectorats participaient à l’écriture de communiqués du syndicat, systématiquement favorables aux réformes du ministère.

Des élus LFI et communistes ont réclamé dès vendredi soir une commission d’enquête parlementaire sur cette affaire.

65.000 euros de subventions publiques

Début novembre, Mediapart avait déjà révélé qu’«Avenir lycéen» avait reçu 65.000 euros de subventions publiques en 2019 qui auraient été dépensées en frais de bouche et autres dépenses dans des hôtels.

L’article de Libération a provoqué un nouveau tollé des syndicats lycéens, dont certains accusent directement Jean-Michel Blanquer.

Dans un communiqué, la Fidl a dénoncé un «dévoiement total de la cause syndicale et une insulte faite aux jeunes dont le ministère aurait organisé l’étouffement de la parole face à des réformes du bac et du lycée catastrophiques».

Le syndicat MNL voit lui dans Avenir lycéen, «une entreprise politique n’ayant pas hésité à manipuler certains de nos jeunes camarades lycéens (…) afin de servir les intérêts du ministre».

Quant à l’UNL, qui avait annoncé une plainte après les révélations de Mediapart, son président Mathieu Devlaminck a assuré sur Twitter qu’«Avenir Lycéen» était un «instrument de Blanquer» pour «faire taire» son syndicat.

Après les révélations de Mediapart, le ministère avait diligenté une enquête administrative sur les subventions accordées à Avenir lycéen et s’était défendu, auprès de l’AFP, de tout favoritisme en assurant que ce syndicat faisait partie des organisations «représentatives».

Contacté samedi par l’AFP, le ministère n’avait pas réagi dans l’immédiat.

 

 

 

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