Ce professeur apprend être sur une «liste de connards à décapiter» au lendemain de l’attentat de Conflans

«Je vous ai mis sur ma liste de connards à décapiter le jour où ça arrivera»: le sociologue au sein de l’université Paris 8 Éric Fassin a reçu ces menaces le lendemain de la décapitation de Samuel Paty par un terroriste. Le professeur affirme avoir déposé une plainte auprès de la police judiciaire.
Sputnik

Le lendemain de la décapitation par un terroriste du professeur Samuel Paty, le sociologue à l’université Paris 8 à Saint-Denis Éric Fassin a été menacé de subir le même sort funeste.

«Je vous ai mis sur ma liste de connards [sic] à décapiter le jour où ça arrivera. Cette liste est longue mais patience, vous y passerez», indique le message que le professeur a partagé sur son compte Twitter.

Dans son blog sur Mediapart, le sociologue a expliqué recevoir «régulièrement» des insultes et parfois des menaces, qu’il ignore:

«Cette fois-ci, je ne pouvais pas, car cette menace émanait d’un compte avec un nom et une photo de profil».

À noter que cette menace a fait suite à la reprise sur Twitter de l’article publié par le sociologue après les attentats du 13 novembre 2015 s’intitulant «Nous ne saurions vouloir ce que veulent nos ennemis».

Le compte en question a été supprimé depuis. Le professeur affirme avoir toutefois déposé une plainte auprès de la police judiciaire.

Protection fonctionnelle

Le département de science politique de l’université Paris 8 a accordé au professeur la protection fonctionnelle. Éric Fassin estime dans son blog, qu’avec ce geste, «l’université reconnaît que ces menaces sont liées à [son] travail».

«Le département de science politique exprime sa pleine solidarité à l’égard de son collègue, Éric Fassin, victime de menaces de mort en raison de ses travaux sur les différentes formes d’inégalités et de discriminations», indique le communiqué.

Des menaces qui s’enchaînent

Éric Fassin avait déjà déposé une plainte en 2013 à la suite de la réception de lettres anonymes à son domicile. Ses collègues lui ont pleinement accordé leur soutien, certains ayant également été victimes de menaces. À cet égard, un texte de solidarité recueillant des témoignages est prévu.

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