Macron critique le Conseil de sécurité de l’Onu, affirmant qu’il «ne produit plus de solutions utiles»

Dans un entretien accordé à la revue Le Grand Continent, le Président français a critiqué le Conseil de sécurité de l’Onu, affirmant que cette instance «ne produit plus de solutions utiles». Il appelle à «renforcer et structurer une Europe politique» tout en axant les grandes puissances mondiales vers un «nouveau multilatéralisme».
Sputnik

Face aux crises majeures de 2020, la pandémie et le terrorisme, Emmanuel Macron estime qu’il faut «chercher les voies d’une coopération utile». Dans un entretien avec la revue Le Grand Continent, il appelle à créer une Europe politique plus forte et un «nouveau multilatéralisme» qui, selon lui, ne serait plus à chercher du côté de l’Onu.

Il estime dans un premier temps que pour résoudre ces crises, il faut une «coopération utile», notamment pour assurer la diffusion d’un vaccin partout ou combattre le terrorisme, dont il rappelle que ses victimes proviennent à «plus de 80%» du monde musulman.

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«Cela implique d’acter que les cadres de la coopération multilatérale sont aujourd’hui fragilisés, parce qu’ils sont bloqués: je suis obligé de constater que le Conseil de sécurité des Nations Unies ne produit plus de solutions utiles aujourd’hui; nous sommes tous coresponsables quand certains deviennent les otages des crises du multilatéralisme, comme l’OMS par exemple», poursuit-il.

Créer une Europe forte

Le Président souhaite également «renforcer et structurer une Europe politique» car, selon lui, la France «construit une action beaucoup plus utile et forte si elle le fait par le truchement de l’Europe». «C’est la seule possibilité pour imposer nos valeurs, notre voix commune, pour éviter le duopole sino-américain, la dislocation, le retour de puissances régionales hostiles», justifie-t-il.

Évoquant un «jeu russe» et un «jeu chinois», il affirme que l’année 2020 est marquée par une «crise du cadre multilatéral de 1945». «Il y a un relativisme contemporain qui vient, qui est vraiment une rupture, et qui est le jeu de puissances qui ne sont pas à l’aise avec le cadre des droits de l’Homme des Nations Unies», conclut-il.

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