«Là c'est une grosse claque!»: témoignage d’un producteur de pommes de terre 

Les restaurants étant de nouveau fermés en raison de la deuxième vague de Covid-19 qui déferle sur la France, de nombreux agriculteurs se retrouvent privés de leurs principaux clients.
Sputnik

Alors que la France revient aux mesures de confinement et que le gouvernement impose de nouveau des restrictions dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, notamment aux restaurateurs, la grogne monte également du côté des agriculteurs, en particulier des producteurs de pommes de terre.

Ainsi, un producteur de ce tubercule à Thillois, dans la Marne, a confié à France Bleu qu’il était très touché par la fermeture des restaurants. En effet, une éventuelle réorientation vers les magasins serait possible, mais rapporterait moins.

«Là c'est une grosse claque! Parce que le volume que je ne vends pas avec les restaurants, je le déleste sur les magasins mais le chiffre d'affaires ressorti est beaucoup moindre. Mon prix moyen restaurateur est près de 550 euros la tonne alors qu'en magasin je vais être à moins de 300 euros la tonne», a expliqué le producteur au média.

En effet, même si dans son exploitation le tubercule représente sept hectares sur un total de 250 hectares, sur le chiffre d'affaires «c'est ce qui fait que l'exploitation tourne bien pour nous», raconte-t-il, ajoutant que les pommes de terre étaient vendues essentiellement à des restaurants locaux.

Qui plus est, contrairement aux restaurateurs qui sont contraints de fermer leurs portes, les agriculteurs ne touchent aucune aide liée au Covid-19.

Réorganiser et se réorienter

Toutefois, le président des Légumes de France et maraîcher, Jacques Rouchaussé, se veut optimiste.

«La restauration, ça représente 25% de notre chiffre d'affaires. Il faut, comme au printemps [lors du premier confinement, ndlr], se réorienter. Il faut voir comment réorganiser les modes de commercialisation, en étant solidaires entre nous.»

Il propose même des solutions concrètes.

«Aller livrer chez les clients, rouvrir nos exploitations aux consommateurs et mettre en place un drive. C'est à nous de pouvoir compenser et de trouver des alternatives», souligne-t-il.

À peine 15% du chiffre d’affaires

À la suite de la fermeture totale des restaurants en raison de la crise sanitaire, la chaîne alimentaire va perdre sur l’année 2020, selon les calculs du cabinet de consultants Gira, 50% de ses ventes, soit 50 milliards d’euros, dont 30% (soit 15 milliards d’euros) de manque à gagner pour l’amont de la filière, celle qui produit les denrées alimentaires, indique une enquête publiée le 13 novembre par Le Figaro.

L’activité de vente à emporter ou à livrer maintenue par certains restaurants ne compense, dans le meilleur des cas, qu’à peine 15% du chiffre d’affaires des restaurants, ce qui va «être dramatique pour les petits agriculteurs qui dépendent du système de la restauration», a souligné un responsable de Gira.

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