Dans l’affaire Navalny, Berlin garde le silence et remplace le concret par «une démagogie qui n’engage à rien»

Moscou est revenu une nouvelle fois sur l’affaire Navalny, appelant Berlin à faire preuve de professionnalisme ainsi que de respect envers le droit international en fournissant des faits concrets au lieu de faire de la «démagogie».
Sputnik

L'Allemagne garde le silence au sujet de l’affaire Alexeï Navalny, faisant de la «démagogie» au lieu de livrer quoi que ce soit de concret, a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

«Je comprends que l'Allemagne ne souhaite pas du tout répondre à la question sur ce qui a été découvert dans les analyses européennes de Navalny, mais grâce à l’agitation de notre opinion libérale, elle devra bien le faire un jour», a-t-elle écrit sur Facebook.

Elle a appelé à «faire encore plus de bruit».

«Sifflez, rugissez, grognez, grésillez en vous adressant aux ministères allemands des Affaires étrangères et de la Justice, ainsi qu'aux pays européens et aux structures internationales qui, comme il nous a été déclaré, ont étudié les échantillons et les analyses du "patient allemand"», a-t-elle indiqué.

Elle a rappelé qu’Alexeï Navalny s’était «confortablement installé et se la coulait douce en montagne depuis plus d'un mois», échappant à la justice dans une affaire d'insulte contre celui qui, pendant les années de guerre, a risqué sa vie plusieurs fois.

«Que Berlin fasse enfin preuve de professionnalisme et de respect envers le droit international qu’il semble tant avoir à cœur, et qu’il partage ce qu’il a découvert avec ses collègues russes. C'est l’unique moyen de tirer au clair tous les détails de cette histoire trouble», a-t-elle fait remarquer.

«En attendant, les partenaires allemands, qui doivent dialoguer dans le cadre de leurs compétences, gardent le silence, remplaçant le concret par une démagogie qui n’engage à rien», a poursuivi Maria Zakharova.

Elle a ajouté qu'avant le transfert d’Alexeï Navalny en Allemagne, aucune substance toxique n’avait été découverte dans son corps, ce qui a été certifié par les médecins russes.

«Tant que Berlin ne fournira rien de concret, les versions proliféreront à la vitesse de la propagation de la deuxième vague de la pandémie dans le monde», a-t-elle fait remarquer.

L’affaire Navalny

Alexeï Navalny a été hospitalisé à Omsk le 20 août dernier après avoir fait un malaise à bord d’un avion. À l’issue d’une série d’examens, les médecins ont diagnostiqué un trouble métabolique qui a provoqué un changement de glycémie. Par la suite, l’opposant russe a été transporté par avion en Allemagne. Le gouvernement allemand a alors déclaré, citant des médecins militaires, que Navalny avait été empoisonné avec une substance toxique du groupe Novitchok.

Le Kremlin a déclaré que Berlin ne l'avait pas informé de ses conclusions. Le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov, a souligné que la Russie était prête à collaborer avec l'Europe sur l’affaire Navalny, mais qu’elle avait besoin d'informations.

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