Alors que le choc sanitaire du Covid-19 continue de bouleverser la vie quotidienne, la crise économique et sociale sans précédent qui en découle fait exploser le nombre de pauvres en France. Plongés dans un contexte plus que jamais marqué par l’incertitude, les gens sont de plus en plus nombreux à faire face au chômage ainsi qu’à la perte de revenus.
Selon le rapport annuel du Secours catholique, si la France comptait 9,3 millions de personnes sous le seuil de pauvreté en 2018, elle franchira finalement la barre des dix millions de pauvres en 2020.
«La pauvreté et les inégalités ont augmenté depuis dix ans en France. Nous payons encore les effets de la crise financière de 2008, dont on n'a pas vraiment tiré toutes les leçons. Et avec la crise sanitaire, on se prépare à des mois difficiles», a fait ressortir au Parisien Véronique Fayet, présidente du Secours catholique.
Le chômage en hausse
Selon le rapport, le chômage de longue durée continue à être très prégnant. Ansi, 57% des personnes rencontrées sont sans emploi, soit 12 points de plus qu'en 2015. Par ailleurs, 46% des chômeurs indemnisés et 63% des chômeurs non indemnisés sont sans travail depuis plus d'un an. «Un phénomène que la crise actuelle risque d'aggraver», s’alarme Véronique Fayet.
Le revenu médian diminue, les dépenses augmentent
Concernant le revenu des foyers, il reste très bas, selon l’association. «Le niveau de vie médian de l'ensemble des ménages rencontrés au Secours catholique en 2019 baisse de cinq euros par rapport à 2018 pour atteindre 537 euros», ce qui est très en dessous du seuil d'extrême pauvreté, fixé à 716 euros en 2019.
En effet, le rapport a révélé qu’en dix ans, «le revenu des familles n'a pas augmenté, alors que de nombreuses dépenses ont augmenté comme le logement, l'électricité, le chauffage».
Des choix impossibles
Le Secours catholique estime à environ sept euros par jour et par unité de consommation la dépense minimale d'alimentation des ménages les plus modestes. Certains sont dans l'incapacité de couvrir leurs dépenses alimentaires.
«Cela oblige les familles à faire des choix impossibles tous les jours, avec un risque d'endettement dès qu'il y a un imprévu, dès qu'un enfant tombe malade ou que le scooter est en panne. Impossible de manger cinq fruits et légumes par jour, on ne fête pas les anniversaires, les enfants ne vont pas aux anniversaires des petits copains car on ne sera pas en mesure de rendre la politesse, etc.», s’inquiète Véronique Fayet.
Un revenu minimum garanti pour tous
En conclusion de son rapport, le Secours catholique demande la création d'un revenu minimum garanti pour tous, y compris les moins de 25 ans qui n'ont pas droit aujourd'hui au RSA.
«Nous redemandons la mise en place d'un plancher social qui protège tout le monde des accidents de la vie, que l'on soit jeune dès 18 ans ou une personne âgée à la retraite», a déclaré Véronique Fayet, citée par Le Parisien.