L’Éducation nationale a dévoilé les résultats officiels des évaluations nationales menées dans les établissements scolaires après le confinement ce 10 novembre. Elles ont été comparées aux résultats de la rentrée de septembre dernier.
Le bilan dressé rapporte que les baisses de niveau sont plus fortes dans les classes de CP et de CE1 et qu’elles ont été causées par la fermeture des écoles. Il est à noter qu’en CE1 les baisses sont plus significatives qu’en CP. Celles-ci sont visibles, notamment en lecture et écriture. Seuls 68,3% des élèves qui lisent à voix haute en 2020 ont un niveau satisfaisant, alors qu’en 2019 ce taux était de 72,6%.
Dans les classes de CP, l’Éducation nationale a fait état d’une «légère baisse» en mathématiques et en français, particulièrement dans les domaines travaillés en fin de grande section de maternelle. Le pourcentage d’élèves ayant une maîtrise satisfaisante de la «connaissance du nom des lettres et du son qu’elles produisent» est passé de 80,1% à 77,8%.
Les inégalités se creusent
Dans les quartiers défavorisés où les classes de CP-CE1 ont été dédoublées pour favoriser l'apprentissage, les résultats étaient en hausse et les écarts entre les élèves d'éducation prioritaire et les autres s'étaient réduits ces dernières années. Cependant le confinement a effacé tous les progrès.
L’Éducation nationale constate l’apparition d’un écart entre les enfants des écoles défavorisées (REP et REP+) de CP et ceux des autres établissements. C’est le cas notamment des élèves en mathématiques, même si le niveau général dans cette matière a augmenté. En y regardant de plus près, les écarts se sont accrus entre les élèves entrant en sixième en éducation prioritaire et les autres.
Allègement des programmes?
Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer ne laisse pas d’espoir à l’allégement des programmes scolaires, d’autant qu’il n’envisage pas pour l’instant la fermeture des écoles, donnant lieu à des inquiétudes des professeurs par rapport à la façon d’aborder l’enseignement dans l’année.
«Moi ce qui m'inquiète, c'est que le ministère est sourd à nos demandes qui remontent quand même au premier confinement, d'allègement des programmes», plaide auprès d'Europe1 Jean-François Clair, professeur de mathématiques en sixième dans un collège d'éducation prioritaire.