Le gouvernement social-démocrate minoritaire a présenté, mardi, un projet de loi rédigé à la hâte pour soutenir l'abattage, mais l'opposition a déclaré qu'elle ne permettrait pas au texte de contourner le processus législatif habituel de 30 jours.
L’opération a été lancée sans aucune autorité légale pour exiger que tous les visons soient abattus s'ils sont malades ou qu’ils se trouvent dans des fermes à moins de 7,8 kilomètres d’autres élevages infectés.
Interpellée lors de la séance de questions, mardi au Parlement, la Première ministre Mette Frederiksen a déclaré qu’une révision serait entamée sur la question, tout en assurant de son soutien le ministre controversé.
«Je m'attends clairement à ce que, lorsque des erreurs se produisent, elles soient corrigées par les ministres», a-t-elle ajouté.
Mogens Jensen (57 ans) est ministre de l'Alimentation, de l’Agriculture, de la Pêche et de l'Égalité des sexes et ministre de la Coopération nordique. Il est également vice-président des sociaux-démocrates.
Critiques de l’opposition
Les partis de l’opposition du bloc bleu estiment que le ministre Mogens Jensen devrait démissionner après ce qu'ils qualifient de «véritable scandale».
«C'est un bon point de départ», a déclaré le leader du Parti libéral, Jakob Ellemann-Jensen, après qu'il est apparu que le gouvernement n'avait pas l'autorité légale d'exiger que tous les visons du Danemark soient abattus.
Idem pour le président du Parti populaire danois, Kristian Thulesen, qui a réclamé le départ de Mogens Jensen, estimant que «la Première ministre Mette Frederiksen doit exiger sa démission lorsqu'il a ouvertement admis avoir enfreint la loi et l'a fait les yeux ouverts».
Même son de cloche du côté de la dirigeante de Nye Borgerlige, Pernille Vermund, et du président du parti conservateur Rasmus Jarlov, qui tous deux ont appelé le ministre à démissionner.
«Il n'y a pas d'excuses acceptables imaginables pour qu'une profession entière soit illégalement fermée», a affirmé Jarlov sur Twitter, en allusion aux demandes d’excuses formulées plus tôt par le ministre, qui a admis des «erreurs», en entamant l’abattage des visons en l’absence d’une base légale pour le faire.