Depuis le mois de juin, les soignants de l'Unité d'accueil et d'orientation du centre hospitalier du Rouvray, en banlieue de Rouen (Seine-Maritime), voient arriver tous les jours des personnes que la crise sanitaire a secouées, rapporte France Info.
Nombreux sont celles qui sont inconnues des services de psychiatrie.
«C'est le tout-venant, à n'importe quel moment du jour et de la nuit», raconte la psychiatre référente de l'Unacor, Sandrine Elias.
Des troubles graves
Mme Elias ajoute que les spécialistes traitent «des décompensations de maladies psychiatriques et les troubles psychiques aigus: les crises suicidaires, les idées suicidaires, un passage à l'acte suicidaire, ou des troubles anxieux très décompensés».
«On peut être anxieux, mais le raptus anxieux, c'est le moment où la crise d'angoisse est si violente que l'on peut se faire du mal ou se mettre en danger.»
«Ce n'est que le début»
Selon elle, cela fait 10 ou 15 ans que l'activité «ne va que crescendo concernant les demandes». La situation actuelle détériore encore les choses, un constat partagé par le personnel soignant.
«Je m'en rends compte en gérant les lits», disent une infirmière et la cadre de santé Christelle Montier.
«L'autre jour par exemple, deux ou trois hommes venaient pour des idées suicidaires, parce qu'ils avaient perdu leur travail en septembre, en lien avec la crise sanitaire. On se dit: "Tiens, encore un qui a perdu son emploi". On se rend bien compte que la crise actuelle a des répercussions. Et ce n'est que le début.»
Sandrine Elias a quant à elle raconté qu’elle avait récemment eu deux patientes qui dormaient dans leur voiture.
«Deux crises suicidaires. En général, ce n'est pas dû au confinement. Ces personnes étaient déjà dans des situations limites, mais cela précipite les choses», explique-t-elle.