Interrogé sur RTL le 6 novembre, Jean-Michel Blanquer a annoncé que 3.528 élèves avaient été testés positifs au Covid-19 sur les quatre derniers jours, un chiffre bien différent de ceux fournis par les instances de santé, rapporte Libération.
En effet, l’agence Santé Publique France estime que 25.196 cas de Covid-19 ont été détectés chez les jeunes de 0 à 19 ans du 2 au 4 novembre. C’est huit fois plus que les chiffres annoncés par le ministre de l’Éducation. Certes, les 0 à 19 ans recensés par l’agence de santé ne sont pas tous des élèves, mais un tel écart a de quoi interroger, souligne le média.
Même écart à l’échelon local
Le même hiatus se retrouve dans les chiffres communiqués au niveau local. Une centaine de cas chez les élèves a été annoncé le 6 novembre par les académies de Dijon et Besançon sur les sept derniers jours. Santé Publique France déclarait pour sa part que 2.097 jeunes de 0 à 19 avaient été infectés dans la région sur six jours, entre le 30 octobre et le 4 novembre, soit vingt fois plus que les données des deux académies.
Un écart que certains expliquent par les remontées d’informations sur la santé des élèves faites principalement par les familles.
«Nous recensons les cas déclarés par les familles dans les établissements. Si une famille ne communique pas, on ne pourra pas savoir. Il est probable que nous ayons une vision moins complète que Santé publique France pour cette raison», explique un responsable rectoral à Libération.
Des chiffres étonnamment stables
Alors que la France a franchi pour la première fois le seuil des 60.000 cas en un jour le 6 novembre, les données de l’Éducation nationale restent stables. Hormis un pic à 8.225 cas pour la semaine du 16 octobre, le nombres d’élèves contaminés sur sept jours a varié de 3.500 à 5.600 depuis mi-septembre.
Une stabilité qui tranche là-encore avec les données de l’agence de santé publique. Les courbes de cas positifs pour les 0-19 ans durant cette même période sont en effet nettement ascendantes, rappelle Libération.
Le quotidien souligne enfin que l’indicateur donné par Jean-Michel Blanquer est « doublement trompeur», tant en valeur absolue qu’en matière de dynamique épidémique.