Brûlé à 75% et amputé des doigt, l’étudiant qui s’était immolé à Lyon parle de son geste

Après avoir passé cinq mois dans le coma et subi une cinquantaine d’opérations, Anas a pris la parole pour la première fois depuis qu’il avait voulu s’immoler devant le Crous de Lyon en 2019.
Sputnik

Le 8 novembre 2019, un étudiant de 22 ans s'est mis le feu devant le Crous de Lyon. Il avait auparavant adressé une lettre d’explications parlant notamment de difficultés financières et d’incertitudes créées par des personnalités politiques comme Emmanuel Macron, ainsi que par l’UE. Un an plus tard, il revient sur son acte.

Cinq mois dans le coma, brûlé au troisième degré sur 75% du corps, 48 opérations... Dans un post sur Facebook, Anas a pris la parole pour la première fois depuis sa tentative d’immolation.

«Je suis conscient de la gravité de mon acte désespéré, je traversais une période difficile sans emploi stable, sans logement étudiant et sans bourse universitaire, je me réveille en constatant que cela aura au moins permis quelques avancées tels que les repas des Resto U à 1€, même s'ils ne s'adressent qu'aux boursiers et boursières», explique-t-il.

Actuellement, il est toujours dans le centre de rééducation de l'Argentière, et se réjouit de pouvoir à nouveau parler, marcher et écrire, malgré ses plaies, les amputations des doigts et de nouvelles opérations à subir.

Un message aux étudiants

L’étudiant, qui a repris ses études à distance, a appelé les jeunes à continuer de se mobiliser pour leurs droits.

«Je tiens à dire à toutes les personnes qui me liront de lutter pour leurs droits, car ce n'est pas dans la passivité qu'on arrive à défendre, et encore moins à gagner, de bonnes conditions de vie. Cela est encore plus vrai au temps où les populations les plus précaires sont bouleversées par la maladie du coronavirus», poursuit-il. «Il faut que nous, étudiantes et étudiants, salariés ou non, réussissions à unir nos forces à travers des syndicats.»

«Vive le socialisme, vive l'autogestion, vive la sécu», conclut-il.

Explication de son geste

Au moment des faits en 2019, Anas avait notamment accusé «Macron, Hollande, Sarkozy et l'UE» de «[l'avoir] tué» et avait dénoncé les inégalités et la précarité induites par le libéralisme.

Des syndicats étudiants avait qualifié son geste de «politique».

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