Selon le Pr Raoult, le comportement des Français n’est pas la cause de la deuxième vague épidémique

Interrogé par Laurent Ruquier, le professeur Raoult estime que l’augmentation des cas de Covid-19 dans l’Hexagone n’est pas liée au comportement des Français mais à l’ouverture des frontières. Il revient également sur le coup de colère de Véran à l’Assemblée nationale et rappelle que la transmission du virus se fait majoritairement par les mains.
Sputnik

Lors de l’émission «On est en direct» diffusée ce samedi soir sur France 2, Laurent Ruquier recevait l’ancien ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy, venu présenter son nouveau livre «Maladie française», dont la préface a été écrite par Didier Raoult. À cette occasion, l’animateur s’est rendu à Marseille pour interroger l’infectiologue à propos de l’épidémie.

Le professeur Raoult estime dans un premier temps qu’il ne s’agit pas d’une deuxième «vague», mais bien d’une épidémie différente, et qu’elle n’a pas été causée par le «relâchement» de la population observé en juillet-août, mais bien parce que le gouvernement a rouvert les frontières.

«À partir du moment où on a ouvert nos frontières, des centaines de milliers de gens sont venus […] avec des virus nouveaux, des virus qui avaient des évolutions différentes», explique-t-il. «Ce qu’on sait maintenant, et ce n’est pas une bonne nouvelle pour le vaccin, est que ces virus nouveaux peuvent vous infecter alors que vous avez déjà été infecté avec le premier virus, donc il n’y a pas de protection», prévient-il.

«Il faut revenir sur terre»

Laurent Ruquier est ensuite revenu sur la colère de Véran à l’Assemblée nationale, lequel avait pris pour exemple un jeune de 27 ans intubé à l’hôpital pour faire prendre conscience de la gravité de la maladie. Didier Raoult estime toutefois que ces cas restent rares. «Nous avons eu, ici à l'IHU, trois personnes de moins de 60 ans qui sont mortes. Elles avaient 58, 59 et 59 ans», précise-t-il.

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«Il faut revenir sur terre, ce n’est pas la peine de délirer avec l’émotion», fustige-t-il, «c’est quelque chose que je connais depuis longtemps avec la presse et la politique, vous montrez une image terrible et tout le monde s’affole». Il confirme par ailleurs que la moitié des morts a plus de 85 ans, et que 70% ont plus de 80 ans.

Il rappelle finalement que les mains sont le facteur de risque le plus élevé pour la contamination. Il estime ainsi que le gel hydroalcoolique (et plus précisément l’alcool) sert davantage à stopper le virus que le masque. «La seule fois où l’efficacité du masque a été démontrée, ça a été chez les soignants» car ils sont très près des patients.

Situation en France

Selon Santé publique France, la barre des 40.000 décès liés au Covid-19 a été dépassée samedi 7 novembre. Entre jeudi et vendredi, 60.486 nouveaux cas ont été enregistrés, soit le double de ce qui avait été constaté en octobre. La pression s’accroît sur les hôpitaux, lesquels accueillent 4.321 patients en réanimation. La capacité totale est de 6.400 lits, avec un objectif de 7.500 et une possibilité de l’accroître à 10.500.

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