Un enseignant d'un collège de Rotterdam, aux Pays-Bas, a été menacé, suscitant l'indignation du gouvernement néerlandais, à cause d'une caricature affichée dans sa salle de classe représentant un homme décapité tirant la langue à un djihadiste.
L'enseignant avait affiché le dessin après l'attentat chez Charlie Hebdo à Paris en 2015. Sur la caricature, signée Joep Bertrams, l'homme décapité porte un t-shirt à l'effigie de l'hebdomadaire français.
Lundi, des élèves musulmanes de l'Emmaus college -qui rendait ce jour-là hommage au professeur français Samuel Paty, tué en octobre après avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves- se sont dites offensées par le dessin, le qualifiant de «blasphématoire», selon le quotidien de référence NRC.
Une photo du dessin a ensuite été largement partagée sur Instagram. Un internaute a notamment écrit: «Si cela n'est pas supprimé très rapidement, alors nous nous occuperons de cela différemment».
Le ministère public et les forces de l'ordre ont pris les menaces en ligne «très au sérieux», a indiqué la police sur Twitter, ajoutant qu'une enquête avait été ouverte pour en retrouver les auteurs.
Suite à ces menaces, l'enseignant, dont l'identité n'a pas été révélée, a été contraint de «se cacher», rapporte le quotidien NRC.
«Le harcèlement et les menaces contre les enseignants ne peuvent en aucun cas être tolérés et nous nous opposons fermement à cela», a déclaré le ministre de l'Éducation, Arie Slob, dans une lettre au parlement consultée par l'AFP jeudi.
La décapitation de Samuel Paty est une «prise de conscience» pour nous tous, a-t-il poursuivi, ajoutant qu'une plainte avait été déposée par l'établissement.