Un député LFI appelle à dissoudre Génération identitaire

Dans le contexte des récentes attentats qui avaient frappé la France, le député Insoumis Éric Coquerel a demandé aux autorités de dissoudre Génération identitaire, la qualifiant de «groupe fasciste». Pourtant le mouvement insiste sur son «militantisme pacifique». Divers experts restent, eux, sceptiques quant à la possibilité d’une dissolution.
Sputnik

Évoquant l’incident du 29 novembre à Avignon où un homme muni d'un pistolet et portant un blouson de Génération identitaire a été abattu par la police, le député Insoumis Éric Coquerel s’est adressé à Gérald Darmanin et Marlène Schiappa avec la demande de «dissoudre ce groupe fasciste» qui, selon lui, comme «certains groupes d’extrême-droite», alimente «l’esprit de division» au sein de la République.

​Le député qualifie les militants de l’organisation de «carburant du terrorisme d’extrême-droite» et parle de la chaîne Telegram de Damien Rieu, figure du mouvement, où, selon lui, «des individus annoncent leurs projets d’attaquer des mosquées dans le but de tuer».

L’Opinion écrit que le ministère de l’Intérieur s’est déjà saisi du dossier sous prétexte qu’il s’agit d’«un groupe qui présente des caractéristiques de dangerosité confirmées par la justice».

Le groupe se défend

De son côté, Damien Rieu, cité par le journal, a déclaré que le groupe n’avait commis aucun crime.

«Si Génération identitaire est dissoute, il faut dissoudre Greenpeace. Ils feraient de nous des martyrs et laisseraient les violents dans la nature», se défend-il.

Le porte-parole du groupe, Clément Martin, estime pour sa part que les membres de Génération identitaire font «du militantisme pacifique» et que «personne ne connaît le déséquilibré d’Avignon».

Une procédure voué à l’échec?

Cependant, dissoudre un groupe comme Génération identitaire n’est pas aussi facile qu’on ne le pense, car cette procédure concerne la liberté de s’associer qui a valeur constitutionnelle, rappelle à HuffPost Jean-Christophe Ménard, avocat et maître de conférence à Sciences Po Paris. Compte tenu que le groupe n’a jamais été impliqué dans des actions violentes, le décret prononçant la dissolution peut être toujours contesté en justice par les dirigeants du groupe.

Du surcroît, estime Nicolas Lebourg, historien spécialiste de l’extrême-droite, en cas de dissolution, des militants du groupe qui ne font que s’exciter sur les réseaux sociaux pourraient se tourner vers des groupes clandestins et violents. D’un autre côté, poursuit-il, si la dissolution a lieu, le gouvernement risque d’être accusé d’interdire des «lanceurs d’alerte» concernant l’islamisme. Quoi qu’il en soit, il ne s’agit pas d’une décision facile à prendre, soulignent les experts.

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