Une blague de l’humoriste Blanche Gardin sur Samuel Paty crée la polémique

Sur sa page Facebook, l’humoriste Blanche Gardin s’est fendue d’une comparaison entre Samuel Paty et le meurtrier présumé Xavier Dupont de Ligonnès. Si nombre de ses fans y ont vu une défense de la liberté d’expression, d’autres estiment que la blague est indécente et va trop loin.
Sputnik

Lundi 2 novembre, jour où la France rendait hommage à Samuel Paty, l’enseignant décapité par un islamiste, l’humoriste Blanche Gardin a choisi de le comparer à Xavier Dupont de Ligonnès, soupçonné d’avoir assassiné sa femme et ses quatre enfants en 2011.

«Samuel Paty, il ressemblait étrangement à Xavier Dupont de Ligonnès, nan?», a-t-elle écrit. La publication a suscité de nombreuses réactions sur Facebook, une grande partie de ses fans estimant qu’«on peut rire de tout». «Bel exemple de défense de la liberté d’expression», commente l’un d’eux avant de féliciter l’artiste.

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D’autres, y compris parmi ses propres fans, considèrent que la comédienne a été trop loin et a tenu des propos irrespectueux. «Franchement, en temps normal j'adore votre humour, mais là, désolée, c'est tout sauf drôle», estime une internaute.

La blague a ensuite fait le tour de Twitter, où là aussi les réactions sont mitigées. D’aucuns considèrent que Blanche Gardin doit pouvoir s’exprimer librement au même titre que Charlie Hebdo, dont les caricatures étaient justement défendues par Samuel Paty. Un membre de Twitter estime toutefois que les caricatures visent «les tyrans, les sorts, les m’as-tu-vu, les barbares» et «pas leurs victimes».

Un autre lui a toutefois rappelé que l’hebdomadaire n’avait pas hésité à caricaturer le petit Aylan, retrouvé sans vie en septembre 2015 sur une plage turque et dont la photo avait suscité de vives émotions, devenant un symbole de la crise migratoire.

Hommage

Les écoles françaises ont rendu hommage à Samuel Paty ce lundi en observant une minute de silence à 11 heures. Avant cela, les professeurs étaient invités par le ministère de l’Éducation à lire la lettre de Jean Jaurès aux instituteurs. À cette occasion, le ministre Jean-Michel Blanquer a rappelé que les enseignants sont «centraux dans notre société» et a appelé la France à rester «totalement unie» autour d’eux.

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