Refuser de se faire soigner par une femme pourra être passible d'une peine de prison, indique Darmanin

Évoquant de nouveaux aspects du projet de loi contre le séparatisme pour La Voix du Nord, le ministre de l'Intérieur a précisé qu'en cas de refus des soins médicaux administrés par une femme ou bien de l'enseignement d'un professeur, la personne pourrait encourir jusqu'à cinq ans de prison et plus de 70.000 euros d'amende.
Sputnik

Le ministre de l'Intérieur a donné des précisions sur le projet de loi contre le séparatisme dans une interview accordée à La Voix du Nord. Les axes en question concernaient les refus «de se faire soigner par une femme» ou de «l'enseignement d'un professeur».

«Dès demain, toute personne ou groupe qui voudra faire pression sur les agents des services publics, quelqu'un qui refuse de se faire soigner par une femme ou qui refuse l'enseignement d'un professeur, pourra être poursuivi et condamné jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende», a ainsi déclaré Gérald Darmanin.

En cela, le ministère de la Santé précise que «choisir votre médecin, y compris à l'hôpital» est «un droit fondamental inscrit dans la loi», avant de nuancer:

«L'application de ce principe peut néanmoins être limitée si vous résidez dans une zone à faible démographie médicale ou si vos conditions matérielles ne vous permettent pas de consulter un médecin autorisé à pratiquer un dépassement d’honoraires».

«Guerre culturelle»

Le travail du gouvernement, «ce n'est plus de regarder seulement les radicalisés mais aussi de lutter contre les officines du radicalisme», a insisté M.Darmanin.

«C'est une guerre culturelle que nous menons. La lutte contre l'islam radical se joue à l'école de la République, dans les services publics pour refuser les comportements communautaristes, sur Internet, laboratoire de la haine, dans les associations et les lieux de culte», a-t-il souligné, appelant les Français à une vigilance élevée.

Chaque Français «peut être une vigie de la société», signaler «des apologies du terrorisme sur les réseaux sociaux» ou dans des conversations, a ajouté le ministre.

Ce pays du Moyen-Orient qui prend la défense de Macron face aux critiques
Dans les jours qui viennent, il est prévu de poursuivre les expulsions, alors que 14 individus ont déjà forcés de quitter le territoire français dans le mois qui a suivi la décapitation de l'enseignant Samuel Paty dans les Yvelines.

Le gouvernement examine également l’éventuelle dissolution d'une cinquantaine d'associations, alors que la procédure juridique est déjà engagé contre le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) en premier lieu.

L’islamisme radical dans le viseur

Le ministre a expliqué que le projet de loi arriverait devant le Conseil d’État, entre les 4 et 6 novembre. Le Conseil des ministres devrait se pencher le 9 décembre sur le projet de loi vivement débattu depuis le discours des Mureaux d'Emmanuel Macron, le 2 octobre.

Dans un entretien à Al Jazeera, le Président de la République a réaffirmé que le projet de loi avait dans le viseur les «extrémistes violents qui détournent la religion», porteurs de l'idéologie de l'islamisme radical.

Les objectifs principaux du projet de loi sont notamment d’empêcher la déscolarisation des enfants de l'école de la République, d'assurer un espace financier transparent empêchant qu'il y ait des financements liés à des activités terroristes, ainsi que de s'assurer que toute personne, quelle que soit sa religion, respecte pleinement les lois françaises.

Discuter