«Contre ceux qui osent insulter notre prophète»: un défilé anti-Macron à Istanbul prend fin sans même avoir commencé

Des manifestants se sont rassemblés ce dimanche dans un parc d'Istanbul pour marcher vers le consulat général de France en signe de protestation contre les insultes envers le prophète Mahomet qu'ils attribuent au Président français. Mais suite à des négociations avec la mairie, le défilé a été annulé.
Sputnik

Ce dimanche 1er novembre est marqué à Istanbul par une action organisée contre la France. Des citoyens turcs accusent le pays de porter atteinte au prophète Mahomet par la publication de caricatures, ce qu'Emmannuel Macron a catégoriquement réfuté dans une interview à Al Jazeera.

Le défilé devait s'élancer depuis le parc Sarachane où se sont rassemblées une centaine de personnes pour ensuite gagner le consulat général de France, place Taksim. Devant le consulat, l'ambiance a été calme dans l'après-midi, sans grosse présence des forces de l'ordre, a constaté un correspondant de Sputnik sur place.

La manifestation a finalement été annulée après des négociations entre les organisateurs et les autorités.

Les affiches appelant à participer à l'action anti-Macron disaient: «Nous marcherons contre ceux qui osent insulter notre prophète, depuis le parc Sarachane jusqu'au consulat général de France qui a fait montre de son vrai visage, celui du sécularisme, nous y allons déposer une couronne noire».

«Je n'ai jamais dit ça»

Emmanuel Macron a défendu dans un entretien à Al Jazeera sa décision de ne pas renoncer aux caricatures du prophète, laquelle a provoqué l'ire du Président turc et plusieurs dirigeants du monde arabe. Il l'avait communiquée lors de son discours d'hommage au professeur Samuel Paty décapité lors d'une attaque terroristes dans les Yvelines début octobre.

Interrogé par la chaîne qatarienne, il a fustigé le comportement belliqueux de Recep Tayyip Erdogan et a qualifié d'inadmissibles les appels au boycott des produits français. Selon M.Macron, certains «dirigeants politiques et religieux» ont manipulé ses propos sur les caricatures pour leurs faire dire qu'il soutenait «les caricatures humiliant le prophète», alors qu'il «n'a jamais dit ça».

Le chef de l’État a cependant reconnu que les caricatures pouvaient choquer, mais a souligné que son message était de dire qu'en tant que Président de la République, il était «favorable à ce qu'on puisse écrire, penser, dessiner librement dans mon pays parce que je pense que c'est important, que c'est un droit, ce sont nos libertés».

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