Un prêtre a été blessé par balles vers 16h00 devant une église orthodoxe grecque, dans le VIIe arrondissement de Lyon, relate ce samedi 31 octobre Lyon Mag.
Le ministère de l'Intérieur a annoncé sur Twitter qu'une opération de police était en cours à proximité du secteur Jean-Macé suite à «un événement grave de sécurité publique».
«Les forces de sécurité et de secours sont sur place. Un périmètre de sécurité a été installé», a indiqué Gérald Darmanin.
La police a appelé à éviter le secteur pour ne pas gêner l'intervention des services spéciaux.
Selon Lyon Mag, la victime, qui serait touchée à l'abdomen, a été prise en charge par le Samu.
D'après BFM TV, le prêtre de nationalité grecque a été blessé alors qu'il fermait son église. Son pronostic vital est engagé. Il a été transporté en urgence absolue à l'hopital Edouard Herriot, précise France 3.
Le religieux de 52 ans était la seule personne qui se trouvait près de l'église au moment des faits, soulignent plusieurs médias.
Le Progrès affirme que le prêtre était conscient au moment de sa prise en charge par les secours et a dit ne pas connaître son agresseur.
L'agresseur interpellé?
Selon Le Parisien, l'auteur de l'attaque était armé d'un fusil à canon scié et il aurait tiré deux coups de feu.
L'agresseur, un homme d'une quarantaine d'années, a finalement été interpellé en début de soirée rue Baraban dans le IIIe arrondissement. Il aurait été reconnu alors qu'il se trouvait dans un kebab, a annoncé Lyon Mag.
Le parquet de Lyon a plus tard confirmé qu'une personne avait été interpellée.
«Une personne pouvant correspondre au signalement donné par les premiers témoins a été placée en garde à vue», indique le parquet dans un communiqué.
Mais il n'est pas encore sûr qu'il s'agisse de l'agresseur puisque l'homme n'était pas porteur d’une arme au moment de son interpellation, précise le parquet qui dit poursuivre les vérifications.
Une cellule de crise mise en place
Le ministre de l'Intérieur a annoncé la création d'une cellule de crise avec Emmanuel Macron et Jean Castex.
Le Premier ministre, en déplacement à Saint-Etienne du Rouvray, a annoncé qu'il rentrait immédiatement à Paris.
Le Parquet national antiterroriste (PNAT) a déclaré évaluer la situation avant de décider d'une éventuelle saisine.
Selon France Bleu, une enquête ouverte par le parquet de Lyon pour tentative d’assassinat a été confiée à la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Lyon.
«Au-delà de la logique»
L'archevêque d'Athènes et de toute la Grèce Jérôme, chef de l'Église orthodoxe grecque, estime que l'agression de Lyon est au-delà de la logique.
«Cette horreur transcende la logique humaine. Une religion pour armer les mains des terroristes aveuglés par la haine. Et des personnes extrêmement intolérantes et fanatiques, fondamentalistes de la violence et de la mort, qui utilisent une religion [...] comme arme pour éliminer toutes les opinions opposées et chaque personne qui a le droit inaliénable de les exprimer dans le monde civilisé, comme un couteau qui abat les droits de l'homme», a déclaré l'archevêque cité par l'agence de presse grecque AMNA.
La Turquie condamne l'attaque de Lyon et exprime sa solidarité avec le peuple français, a déclaré samedi soir le ministère turc des Affaires étrangères.
Troisième attaque en moins de trois semaines
L'attaque de Lyon survient deux jours après celle au couteau qui a fait trois morts à la basilique Notre-Dame de l'Assomption de Nice, dans les Alpes-Maritimes, et deux semaines après l'assassinat de l'enseignant Samuel Paty, décapité dans les Yvelines pour avoir montré à ses élèves des caricatures du prophète Mahomet dans le cadre d'un cours sur la laïcité.
Après l'attaque de Nice, la France a porté le plan Vigipirate à son niveau le plus élevé «urgence attentat» sur l'ensemble du territoire national et annoncé le renforcement de l’opération Sentinelle pour notamment sécuriser les lieux de culte.