Alors que l’Inde a annoncé soutenir la France dans sa lutte antiterroriste suite à l’attentat de Nice, plusieurs villes accueillent des protestations de musulmans contre Emmanuel Macron. Les manifestants dénoncent sa défense du droit à la publication de caricatures du prophète Mahomet.
Une mobilisation d’envergure s’est déroulée le 29 octobre à Bhopal, mais aussi dans quelques autres plus petites villes, dont Aligarh dans l’État d’Uttar Pradesh. La route Mohammad Ali de Mumbai a été tapissée de portraits de Macron. Les manifestants marchaient et circulaient dessus.
La police est plus tard intervenue pour les retirer, selon le journal Mumbai Mirror.
Les manifestations anti-Macron ont éclaté à l’appel de l’une des principales organisations de savants islamiques indiens, Jamiat Ulama-i-Hind (JuH), qui a condamné le Président français pour ne pas avoir renoncé aux caricatures religieuses. L’organisation a par ailleurs mis en garde contre de nouvelles manifestations dans les prochains jours.
Source de la colère des musulmans
Lors de l’hommage national rendu en France à l’enseignant Samuel Paty, Emmanuel Macron a déclaré que l’Hexagone ne renoncerait pas aux caricatures. Ces propos ont suscité une vague de critiques et de boycotts de la part de plusieurs pays musulmans, dont la Turquie.
Le ministère indien des Affaires extérieures (MEA) a condamné mercredi les attaques personnelles contre Macron dans un communiqué officiel.
Cependant, la secrétaire générale de Jamiat Ulama-i-Hind (JuH), Maulana Mahmood Madani, a critiqué le gouvernement indien pour avoir exprimé une telle solidarité. D’après elle, les actions du Président «encourageaient le terrorisme» sous couvert de laïcité.
«Cette attitude du gouvernement indien reflète l'hostilité envers l'islam et les musulmans», a-t-elle estimé.
La France au cœur d’attaques
Le 29 octobre, une attaque au couteau s’est produite à la basilique Notre-Dame de Nice. Trois personnes ont été tuées.
L’assaillant a été grièvement blessé par balles et conduit à l’hôpital. Selon le maire de la ville, Christian Estrosi, il «n’a cessé de crier "Allahu Akbar” alors qu’il était médicalisé sur place». Le parquet national antiterroriste (Pnat) a été saisi.
Cet attentat terroriste s’est déroulé deux semaines après la décapitation de l’enseignant Samuel Paty qui avait montré des caricatures du prophète Mahomet durant un cours.