Suite à l’assassinat de Samuel Paty à Conflans, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé la fermeture du Collectif contre l’islamophobie en France, «manifestement impliqué» dans le meurtre du professeur.
Afin d’échapper à la sanction promise par le gouvernement, le CCIF a publié sur son site Internet lundi 26 octobre un communiqué exprimant sa volonté de déployer ses activités à l’étranger. L’association évoque notamment l’impossibilité de mener son travail «dans un environnement sûr».
«En tant qu'organisation, nous ne pensons plus pouvoir mener notre travail dans un environnement sûr, car nos vies sont menacées et le gouvernement nous désigne comme un ennemi», se plaint le CCIF dans le communiqué.
En outre, se présentant comme une importante organisation de défense des droits de l’Homme, le collectif affirme avoir «déposé une plainte officielle auprès du Conseil des droits de l'homme de l’ONU» et reçu un «soutien massif» de «dizaines de milliers de sympathisants».
C’est une «officine islamiste»
Selon Darmanin, il y a de fort bonnes raisons pour dissoudre le CCIF car se sont «des gens qui prennent la parole systématiquement pour soutenir ceux qui appellent au djihad», a-t-il expliqué ce mardi sur France Inter.
Dans un entretien accordé à Libération, le ministre a qualifié le CCIF d’«officine islamiste» qui œuvre «contre la République».
51 associations dans le collimateur de l'État
Après l’attentat de Conflans, l'État cible les associations extrémistes. D’après la teneur de l’intervention du ministre de l’Intérieur sur Europe 1, «une cinquantaine de structures associatives –51 exactement»– sont dans le collimateur de l’État, et «plusieurs d’entre elles se verront dissoudre».
Outre le CCIF, Gérald Darmanin a visé BarakaCity, une autre association considérée comme «séparatiste» et que le ministre proposera de dissoudre ce mercredi en Conseil des ministres.
Darmanin a néanmoins indiqué à Libération que le gouvernement cherchait «à combattre une idéologie, pas une religion».