Dans la soirée du dimanche 25 octobre, quelques heures après les tweets d’Emmanuel Macron, dont certains en arabe, des cyberattaques ont touché plusieurs sites français, en particulier médiatiques, dans le cadre d’une vaste opération «en défiguration» (modification des informations des pages) de ceux-ci, rapporte le site gouvernemental français de soutien aux victimes de cybermalveillance.
Des milliers de commentaires au contenu haineux envers le Président, la France ou encore la liberté d’expression ont envahi ces sites. Des images détournées du Président et de son épouse sont également apparues, le tout avec l’objectif de modifier l’apparence de ces sites. Le groupe TF1 est l’un des sites concernés, affirme le journaliste Samuel Levy, qui a affiché quelques-uns de ces messages.
«Vous avez la liberté d’expression et nous sommes libres de décapiter», figurait parmi les phrases les plus répétées par ce qui semble être des bots les générant automatiquement. D’après Europe 1, les hackers en question se sont présentés comme des musulmans du Bangladesh.
Appels au boycott
Cette cyberattaque intervient au lendemain des appels au boycott des produits français dans certains pays musulmans, lesquels reprochent à Macron d’avoir tenu des propos haineux envers l’islam en indiquant notamment qu’il «ne renoncerait pas aux caricatures» en référence à l’assassinat de Samuel Paty. Des drapeaux français et des photos du chef de l’État ont été brûlés en Syrie et en Israël.
Le Président a été particulièrement critiqué par son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a affirmé qu’il s’était «égaré» par ses positions envers les musulmans et avait besoin de soigner sa santé «mentale». Des propos jugés «inacceptables» par l’Élysée».
«La liberté, nous la chérissons ; l’égalité, nous la garantissons ; la fraternité, nous la vivons avec intensité. Rien ne nous fera reculer, jamais», a tweeté le Président de la République hier soir, accompagné d’un message en français et en arabe dans lequel il assure que «nous n’acceptons jamais les discours de haine et défendons le débat raisonnable».