La police norvégienne s’excuse après avoir demandé le retrait de caricatures de Mahomet

La police norvégienne s’est présentée au domicile d’un homme qui avait accroché des caricatures de Mahomet dans la rue. L’individu a été sommé d’enlever ses affiches. Face à la controverse, les forces de l’ordre se sont finalement excusées.
Sputnik

Un homme qui avait accroché des caricatures de Mahomet dans la ville de Kongsberg a été réprimandé par les forces de l’ordre norvégiennes, rapporte l’Aftenposten.

L’individu avait choisi d’imprimer ces dessins et de les placarder dans des endroits exposés aux regards, comme à des arrêts de bus ou dans un centre commercial. Il a déclaré à l’ONG Human Rights Service qu’il voulait défendre la liberté d’expression par son geste, et protester contre le meurtre de Samuel Paty en France.

Le jour-même, quatre policiers sont venus toquer à sa porte, pour lui demander de décrocher ses affiches. Les agents lui ont expliqué que la communauté musulmane pourrait être «offensée» par ces caricatures, déclare-t-il encore à l’ONG. Ils ont également avancé le fait que affiches avaient été placardées sans permis.

La police s’excuse

S’il a concédé à l’Aftenposten qu’il était conscient que son action pouvait choquer, l’individu a aussi fait part de sa stupéfaction devant les explications des policiers.

«Si j'avais accroché des affiches de Karl Marx, Bouddha ou Jésus, est-ce que j'aurais  eu quatre policiers frappant à ma porte pour me demander de les retirer?», déclare-t-il au quotidien norvégien.

Suite à la polémique déclenchée par leur action, les forces de l’ordre se sont finalement excusées. Havard Reva, chef de la police de Kongsberg a assuré au Laagendalsposten regretter l’attitude des agents. Il a précisé que la nature des dessins ne motivait pas qu’on se mette à la recherche de celui qui les avait diffusés.

La classe politique s’est également emparée de l’affaire. Le député et ancien ministre de la Justice Per-Willy Amundsen a déclaré aux médias locaux que l'homme de Kongsberg «n'avait vraiment rien fait de mal au sens juridique du terme» et que les actions des officiers étaient «à la limite de l'abus de pouvoir».

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