La Turquie est devenue «une agence de voyages» pour djihadistes, a déclaré lundi 26 octobre le chef de la diplomatie grecque, Nikos Dendias, lors d’entretiens avec son homologue russe Sergueï Lavrov, en visite à Athènes.
«J'ai exprimé mon inquiétude face au rôle négatif que la Turquie joue en Syrie, sapant les progrès accomplis […], ainsi qu’au fait que la Turquie est devenue une agence de voyages pour les djihadistes qui se rendent sur différents fronts», a indiqué le ministre grec.
Fin septembre, l’Arménie a déjà accusé la Turquie d’avoir transféré environ 4.000 combattants du nord de la Syrie vers l'Azerbaïdjan sur fond de l’aggravation de la situation dans le Haut-Karabakh, en Transcaucasie.
Opérations turques en Syrie
La Syrie est déchirée par un conflit armé depuis 2011. En 2018, la Turquie a mené l’opération Rameau d’oliviercontre les Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) du district syrien d'Afrine. Damas a condamné cette intervention, notant compte tenu du fait que ce territoire faisait partie intégrante de la Syrie.
Le 9 octobre 2019, Ankara a lancé son offensive Source de paix dans le nord-est de la Syrie. D’après Recep Tayyip Erdogan, elle avait pour but de sécuriser la frontière sud de son pays.
En octobre 2019, les États-Unis et la Turquie avaient annoncé la suspension de l’opération Source de paix, conditionnée à un retrait des formations kurdes d’une zone tampon large de 30 kilomètres, à la frontière syro-turque. La Russie et la Turquie ont quant à elles signé, le même mois, un mémorandum portant notamment sur des patrouilles militaires russes et syriennes dans les secteurs qui bordent la zone où l'armée turque a déclenché l’opération Source de paix. Le ministre russe de la Défense a par la suite annoncé que le retrait des forces kurdes avait pris fin à temps. Après quoi, les patrouilles russo-turques ont pu débuter.