Sur CNews, l’éditorialiste Élisabeth Lévy a appelé les musulmanes à enlever temporairement leur voile, pour rendre hommage à Samuel Paty. La journaliste s’est d’ailleurs dite «étonnée» que de telles initiatives n’aient pas encore eu lieu.
«Puisque des tas de musulmans, et je le crois, nous disent "on veut vivre dans la communauté nationale, nous sommes des Français comme les autres", je m’étonne que pas une musulmane n’ait dit par tact: "Aujourd’hui, en l’honneur de Samuel Paty, parce que mon voile est aussi l’uniforme des ennemis de la France […] je l’enlève". Mais je ne suis absolument pas pour leur imposer», a-t-elle déclaré sur CNews.
La rédactrice en chef du magazine Causeur a en outre dénoncé l’utilisation du voile par certains comme «affichage d’un islam politique et d’un séparatisme sexuel».
Interdiction dans l’espace public?
Élisabeth Lévy s’est cependant opposée à l’interdiction du voile dans l’espace public, comme l’avait préconisé Marine Le Pen sur RTL ce dimanche. L’éditorialiste a précisé que cette interdiction n’était pas compatible avec sa vision d’une «société libérale».
«Je suis totalement contre sa prohibition dans la rue, je suis en revanche pour être d’une fermeté totale dans les institutions et pour laisser aux entreprises le droit, sans les enquiquiner, de le prohiber à l’intérieur de l’entreprise», a-t-elle expliqué sur CNews.
Jeudi dernier, une enseignante avait été menacée par ses élèves à Toulouse pour avoir abordé cette question du port du voile dans l’espace public. Deux élèves lui avaient alors répondu que «la charia, c’[était] mieux que la loi française», rapporte La Dépêche du Midi.
Le 16 octobre, le professeur d’histoire-géographie Samuel Paty a été décapité par un terroriste d’origine tchétchène. Celui-ci lui reprochait d’avoir montré à sa classe une caricature de Mahomet. L’assaillant a par la suite été neutralisé par les forces de l’ordre.
Un hommage a été rendu à l’enseignant à la Sorbonne au cours duquel Emmanuel Macron a déclaré que la France ne «renoncerait pas aux caricatures». Une prise de position qui a entraîné une vague d'appels au boycott des produits français au Moyen-Orient